On apprenait hier que le gouvernement veut ressusciter la pastille verte. Dans une dizaine de villes de France, sera en effet expérimentée l’interdiction de certains secteurs aux véhicules les plus polluants. Ces secteurs seront appelés « Zapa », comme Zones d’action prioritaire pour l’air. Espérons que le Premier ministre espagnol ne se sentira pas visé.
La différence avec la pastille verte, c’est que les Zapa seront interdites aux véhicules les plus polluants en permanence, tandis que la pastille verte n’interdisait l’accès aux centre-villes que lors des pics de pollution, qui se produisent assez rarement.
L’argument-choc du gouvernement ? Nos voisins européens le font. En Allemagne les villes de Berlin, Cologne et Hanovre ont mis en place un tel dispositif. On peut déjà rétorquer que ce n’est pas parce que nos voisins font une erreur qu’il faut les imiter. La taxe carbone, par exemple, est en vigueur dans d’autres pays européens. Est-ce une raison pour l’introduire en France ? Non !
C’est surtout le mode de sélection qui est inquiétant. Le ministère de l’Écologie parle par exemple d’une vidéo-surveillance des plaques minéralogiques pour voir l’ancienneté du véhicule. Une mesure qui touchera donc en priorité ceux de nos compatriotes qui ne peuvent pas renouveler leur véhicule très souvent, i.e. les plus modestes des Français. Ces Zapa s’apparentent ainsi aux péages urbains (pour consulter notre article, cliquer ici).
Zapa, ce n’est ni plus ni moins qu’une nouvelle manifestation de l’écologie punitive, punitive pour les automobilistes, punitive pour les pauvres. Et le fait que cela soit fait au nom de l’environnement n’y change rien.