CENDRES. Yiannis Lhermet

Par Collectif Ratures // Poésie // Grenoble

Une infinie tristesse

Descend sur ma lèvre inférieure

Enfumée,

Son sel réchauffe mes paupières

Affamées.

L’autre s’endort,

Innocente,

De la souffrance que j’endure

Contre son sein sauvé des cendres.

Où sont passés

Nos anciennes idoles,

Nos parterres d’étoiles,

Nos chansons,

Nos idylles ?

Sur les toits recouverts de tuiles

Aucune

Rose au corsage.

Pourtant, rien n’a changé.

Si ?

Les enfants se sont assagis…

L’expérience amoureuse

Nous a rendus frileux,

Et nous n’avons pas su sauver des cendres

Un morceau de folie.

Une infinie tristesse

Sur ma lèvre inférieure.

Demain, nous fileront vers les Flandres…

La nuit recouvrira notre silence

Dans une obscène obscurité

Sans étincelle.