Une infinie tristesse
Descend sur ma lèvre inférieure
Enfumée,
Son sel réchauffe mes paupières
Affamées.
L’autre s’endort,
Innocente,
De la souffrance que j’endure
Contre son sein sauvé des cendres.
Où sont passés
Nos anciennes idoles,
Nos parterres d’étoiles,
Nos chansons,
Nos idylles ?
Sur les toits recouverts de tuiles
Aucune
Rose au corsage.
Pourtant, rien n’a changé.
Si ?
Les enfants se sont assagis…
L’expérience amoureuse
Nous a rendus frileux,
Et nous n’avons pas su sauver des cendres
Un morceau de folie.
Une infinie tristesse
Sur ma lèvre inférieure.
Demain, nous fileront vers les Flandres…
La nuit recouvrira notre silence
Dans une obscène obscurité
Sans étincelle.