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The Normal – Warm Leatherette

Publié le 30 juillet 2010 par Guilman

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1978, Daniel Miller, réalisateur, DJ, et artiste en herbe revient dans son pays natal après un périple européen. Il retrouve un Royaume-Uni ravagé par la vague punk qui secouait le pays à l’époque. Peu intéressé par l’esthétique musicale punk et passionné par les courants électroniques naissants (Can, Neu!, Ashra…), Miller décide de s’approprier le leitmotiv punk Do It Yourself pour produire ses premières compositions. L’histoire peut paraître banal. Un type un peu taré, un Korg 700S et un magnétophone quatre pistes pour du bidouillage electro. Une histoire indie comme tant d’autres mais qui se singularise par le seul fait que Miller ne voulait pas passer par les circuits de diffusion dits normaux, ceux-là même qui avaient contribué à la mort de ces groupes fétiches. Il fonde alors Mute Records (qui signera plus tard une armée de formations et producteurs électroniques, Can, Cabaret Voltaire, DAF, Fat Gadget pour les plus old school, et plus récemment Merzbow, Moby, Pan Sonic, Plastikman…) dans le seul but de sortir son premier EP T.V.O.D. / Warm Leatherette sous le pseudo de The Normal, qui contribuera grandement à la construction de l’édifice électronique européenne.

J’ai hésité entre T.V.O.D et Warm Leatherette mais j’ai une petite préférence pour cette pure envolée electro psychotique et convulsive aux références plutôt morbides. Warm Leatherette est en effet inspiré du roman Crash de James Graham Ballard (adapté au cinéma par Cronenberg) racontant l’histoire d’un personnage fasciné par la sexualité des accidents de voitures. Fêlé ? Complètement… Daniel Miller singe l’histoire de Ballard en décrivant deux personnages faisant l’amour pendant que leur voiture brûle. Warm Leatherette évoque une banquette en similicuir se mélangeant à la chair humaine sous l’effet du feu « Melts on your burning flesh, you can see your reflection in the luminescent dash« . La métaphore de la pénétration de l’objet dans la chair est soutenue par le minimalisme de la mélodie et la voix de Miller qui crache et répète son texte à défaut de le chanter.

Un titre malsain malheureusement sans suite. En 1980, Grace Jones, inspirée par Miller, intitulera son album Warm Leatherette en hommage au talent de The Normal. Même si Miller ne s’attardera pas sur sa carrière de musicien, Mute deviendra grâce à lui l’une des plus belles réussites de la musique indé. En se spécialisant dans la new wave, la synth pop et l’electro, le label décrochera le gros lot grâce à la signature d’un groupe d’est-allemands au look gay friendly, j’ai nommé Depeche Mode.

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  • Adam Kesher – Hundred Years Later
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