Le Bureau des Copyrights change les règles du jeu et autorise l’ouverture du smartphone d’Apple ce qui met fin de fait à l’exclusivité d’AT&T. Le jailbreaking est donc légalisé.
C’est une défaite pour Apple. Les députés américains, dans le cadre de sa revue triennale des modalités d’application de la loi sur les droits numériques (Digital Millenium Copyright Act), ont légalisé le déblocage des téléphones portables dont celui de la pomme. Cette décision est lourde conséquence pour la firme.
D’abord, AT&T ne pourra plus être le distributeur exclusif de l’iPhone, les autres opérateurs sont mécaniquement autorisés à la distribuer. Rappelons que depuis la sortie du premier iPhone, l’opérateur avait l’exclusivité du terminal.
Risques
A l’inverse, les utilisateurs d’iPhone aux Etats-Unis sont également désormais en droit d’utiliser leur smartphone sur le réseau de n’importe quel opérateur (desimlockage).
Mais surtout, en légalisant le déblocage, le législateur légalise également le jailbreaking qui consiste à ouvrir l’iPhone aux applications tierces non distribuées sur l’App Store et ainsi contourner les règles d’Apple. Cette décision s’applique également à tous les mobiles du marché.
Pour Apple, une telle ouverture est dangereuse car elle ouvre la porte à des menaces de sécurité. Dans une lettre au Bureau des Copyrights, Apple avait souligné qu’autoriser le déblocage des iPhones briserait une « chaîne de confiance » liant le groupe à sa clientèle.
Rappelons que légalement, Apple pouvait réclamer jusqu’à 2500 dollars de dommages et intérêts pour chaque contenu téléchargé contournant ses protections, même s’il n’a jamais usé de ce droit.
Jennifer Granick, du groupe de défense des internautes Electronic Frontier Foundation qui est à l’origine de la demande, salue cette décision qui confirme « que l’objectif premier du blocage des téléphones portables est davantage de lier les consommateurs à leur réseau que de protéger les droits d’auteurs ».
Reste qu’Apple souligne bien que le déblocage de l’iPhone n’est pas sans risque, il casse en effet la garantie d’Apple sur le smartphone. La question est désormais de savoir si cette décision va provoquer une inflation du nombre d’iPhone jailbreakés et d’applications ‘non oficielles’ aux Etats-Unis.
Source : businessMOBILE