François-Marie BANYAI ET LA PORTE DU DIMA…

Publié le 30 juillet 2010 par Ruminances

Posté par lapecnaude le 30 juillet 2010

François-Marie BANIER est né à Paris le 27 juin 1947. Il eut très certainement une mère et un père et, pourquoi pas, des frères et des sœurs. Il n'en parle pas, quantité négligeable sans doute. Il s'en garde comme d'une tare, une parmi tant d'autres.

Il en a même renié leur nom, “BANYAI”. Il serait le rejeton d'une franco-italienne frivole et d'un ouvrier Hongrois, reconverti dans la publicité. Hongrois rêver dirait quelqu'un … Rien que du banal à notre époque.

A-t-il fait des études ? Pas longtemps certainement, si l'on en croit Caroline Stevan (Le Temps) qui le décrit ainsi : 'on se délectait autrefois de sa crinière et de sa grâce féline. On le dit peau de vache, langue de vipère et parasite. François-Marie Banier appelle à la comparaison animalière'. Dès ses 15 ans (en 1962), il traine ce qu'il assure être sa tête de ouistiti dans les palaces. Il y rencontre Salvador Dali à qui il fait sa cour.

A 22 ans (en 1969), il publie son premier roman 'les résidences secondaires', critique acide de la vie en été d'un village, avec des résidences de saison, la décrivant comme un théâtre de marionnettes. Personne ne peut être à sa hauteur… Il se lance dans le monde avec la fougue et le cynisme d'un Rastignac.

Il fréquente Mauriac en fin de vie, période équivoque avant sa querelle avec Peyrefitte. Daniel Guérin, dans son témoignage sur Mauriac dira : 'quand je l'ai connu (Mauriac) il pratiquait un petit peu (…), dans sa jeunesse il avait eu des relations homosexuelles avec Raymond Laurens, André Lafon (…), François-Marie Banier faisait partie de ses relations (en 1963)'. L'écrivain avait 78 ans …

D'Aragon, qu'il connut en 1970, Banier dira 'je n'ai jamais été l'amant d'Aragon'. Pourtant Banier, alors employé par Cardin, faisait partie de la bande qui volète autour du poète. Irrespectueux et sans scrupules, ils reçoivent de nombreux cadeaux de luxe et des sommes importantes en espèces, en échange de leurs frivolités. C'était après la mort d'Elsa et Aragon avait fait son 'coming out'. Il a même été question de mise sous tutelle, le parti communiste s'y est alors fortement opposé. Aragon avait 73 ans …

Mauriac l'encourageait à écrire, Marie-Laure de Noailles fut sa mécène (née en 1902, décédée en 1970), les dates ont leur importance … Puis ce fut le tour de Madeleine Castaing (née en 1894). A celle-ci Banier vendait des photos : 'à chaque photo, j'augmentais le prix ! Au total, elle a dépensé 40.000 dollars', a-t-il bêtement raconté dans Vanity Fair en 2005. Les snobs de Saint Germain des Prés savourent ses manières insolentes. Il se tourne vers St Laurent, mais Bergé veille : 'il se voulait grivois, il était embarrassant', dit-il. Ève Ruggieri racontera 'charmeur, connaissant tous les codes de la séduction, jouant tout à la fois de son charme et de son intelligence, il avait un côté sans foi ni loi qui enivrait les dames de la grande bourgeoisie'. Elle a oublié 'vénal'.

Tel est le portrait de cet homosexuel déclaré, qui se lance dans de tumultueuses relations avec les vieilles dames. La Vicomtesse Marie-Laure de Noailles dit de lui : 'il a la voix de Cocteau, l'allure de Rimbaud et la chevelure de Saint-Saëns'… Puis ce fut Madeleine Castaing, mécène en outre du peintre Soutine (elle ne s'était pas trompée cette fois) et les sordides affaires de procès en diffamation que Banier intenta au petit-fils de celle-ci, Frédéric Castaing, pour un article dans la presse. Frédéric Castaing évoquait le comportement douteux de Banier disant qu'il pissait dans les tasses à thé de sa grand-mère, l'accusant de lui avoir cassé le col du fémur. Plusieurs témoignages produits à l'occasion du jugement évoquent le 'harcèlement' dont la vieille dame aurait fait l'objet, jusqu'à ce qu'elle lui cède un jardin d'hiver … Ce qui ne peut que nous laisser songeur sur l'histoire en cours.

Chassez le naturel, il revient au galop. Comment ne pas donner crédit aux dires des ex-employés de Liliane Bettencourt, quand ils affirment qu'elle était victime de manœuvres coercitives ?…

Jusqu'où peut aller un tel individu ? Qu'ils soit esthète, écrivain, photographe ou tout autre chose - pourquoi ne pas le dire gigolo -, son histoire est glauque.