Les expositions ayant pour thème l’architecture sont rarement très attrayantes voire repoussantes, sauf au Centre Pompidou où elles sont souvent à la fois attirantes et intéressantes, d’aucun diront trop séduisantes.
Dreamlands en fait partie avec ses maquettes monumentales, colorées ou brillantes mais l’exposition est loin de se limiter à ces reproductions en miniature. Elle nous parle de nos utopies, de nos rêves de vie meilleure ou du moins autre.
Pénétrons dans le pavillon surréaliste de Dali, le rêve y est fantasme, surtout sexuel. Le canapé de Mae West nous accueille, rouge et pulpeux, en face des photographies de femmes vêtues de cuir de Eric Shaal présentées à la foire internationale de New-York en 1939.
Malachi Farrell, Nothing Stops A New Yorker,2005
Dans un registre beaucoup plus plastique qu’architectural, l’œuvre Nothing stop a newyorker de Malachi Farrell m’a envoutée. Un amoncellement de cartons et de plastiques de rebus d’où émergent cinq gratte-ciel eux-mêmes fabriqués en carton. Ces immeubles à taille humaine sont pourvus de bras métalliques articulés, des voix probablement radiophoniques, se font entendre et guident leur mouvement. Un rythme entraînant, proche du cours de fitness, nous donne l’impression d’être sur un trottoir de la grosse pomme en train de courir de son 8è à son 9è rendez-vous de la journée.
Image extraite de Streamside Days, Pierre Huyghe, 2003
Le plus épatant, à mon humble avis, se trouve dans la dernière partie de l’exposition, la vidéo Streamside Days de Pierre Huyghe. Captivante, drôle, touchante, les adjectifs me manquent. Il faut absolument voir cette œuvre car ce travail est d’une pertinence, d’une justesse et d’une beauté rarement égalée. Je vais d’ailleurs aller la regarder, encore une fois, avant de vous en parler plus en détail, je reviens.
Moins éblouie, je peux tenter d’aborder de façon plus objective cette vidéo. Une ville se construit sans âme car sans histoire et Pierre Huyghe va tenter d’y créer une mythologie prenant la forme d’une grande fête regroupant les habitants. Prendre un repas ensemble, élément essentiel de notre sociabilité, auquel s’ajoute une distribution de déguisements, principalement des animaux et quelques robots en cartons. Un peu de musique et le tour est joué. Alors c’est tout, ce n’est que ça ? Oui c’est très simple le bonheur finalement et c’est sûrement ce que nous avons le plus de mal à accepter.
--
"Dreamlands. Des parcs d'attractions aux cités du futur"
Centre Georges Pompidou
jusqu'au 9 aout 2010
11h00 - 21h00
Jeu de briques
Snake
Pacman
Bubble