Les 545 pièces d'électrum (alliage d'or et d'argent) ont été déterrées par 20 à 25 cm de profondeur sur 200 m² sur le terrain de cette ferme habitée à partir du IIIe siècle avant Jésus Christ et jusqu'au premier siècle de notre ère.
"Ces statères ont été frappées par le pouvoir osisme, un peuple localisé à l'ouest de la Bretagne qui est apparu au IV ou IIIe siècle avant JC", a expliqué Yves Menez, de la direction scientifique et technique de l'Inrap, au cours d'une conférence de presse. "Le trésor a été enfoui peu ou prou au moment de la guerre des Gaules", durant les années 75-50 avant notre ère.
Ces monnaies sont le témoignage "d'une expression artistique assez débridée qui caractérise la fin de la période gauloise", a précisé Yves Menez, en montrant un cavalier portant lance et bouclier, ou une tête humaine face à un sanglier.
"La découverte de 545 monnaies est exceptionnelle par le nombre, mais aussi parce qu'elle a été faite dans son contexte, et qu'elle jette un jour nouveau sur la connaissance de la Bretagne de la fin de l'âge de Fer", s'est félicité Stéphane Deschamps, du service régional de l'archéologie.
Ce trésor, qui représentait une fortune considérable pour l'époque, permet ainsi de "reconsidérer le rôle et l'importance" des Osismes, un peuple gaulois du groupe des Celtes, présents dans une zone couvrant le département du Finistère et l'ouest des Côtes d'Armor.
La découverte de pièces de monnaie en or en milieu rural de cette époque est rare parce qu'elles "n'étaient pas utilisées au quotidien mais servaient à la thésaurisation ou pour des transactions majeures", selon M. Menez.
De plus, comme les habitats étaient construits en bois et en terre, il n'en reste, plus de 2.000 ans après, que des trous de fondations, des talus et des fossés. Pour les archéologues, l'exploitation agricole de Laniscat pourrait avoir abrité un manoir ou faire partie des dépendances d'une habitation plus importante, comme en témoigne les nombreux greniers à grains découverts.
"Cette découverte remet en perspective le statut des simples fermes gauloises, avec la mise au jour d'un habitat aristocratique", souligne Michel Ballieux, de l'Inrap. Une fois nettoyées et étudiées, les pièces seront évaluées par des numismates et présentées au public. Via l'INRAP