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La patelle de Proust

Publié le 29 juillet 2010 par Irene

La patelle de Proust Avant que la marée ne remonte, cette après-midi, nous sommes allés pêcher des huîtres sauvages, à Pénerf. On marche dessus, il n'y a qu'à se baisser pour les ramasser. On les taille un peu au marteau (un ustensile spécifique), pour ne pas que le panier métallique soit trop lourd à rapporter, on les brosse dans l'eau de mer et il n'y a plus qu'à les ouvrir avec un bon blanc.
En baguenaudant dans les flaques, nous sommes tombés sur des patelles (des berniques quoi), ces chapeaux chinois scotchés aux rochers, fort difficiles à désolidariser du substrat. En randonnant à Madère, il y a trois ans, j'avais renoué avec ce merveilleux souvenir d'enfance : les berniques grillées. Gamine, j'en pêchais en famille. Ni une ni deux, j'ai appelé ma mère, les deux pieds (droits) dans mes bottes (pleines d'eau), pour lui demander la recette : "Enlève les deux cornes, les intestins viendront". Forte de cette formule un peu gore, j'ai préparé notre pêche miraculeuse avec abnégation, en vue de la soirée fruits de mer programmée avec mes amis. Ça m'a pris un temps fou. Un beurre d'ail sur les mollusques décapités, posés dans la lèchefrite, sur un lit de sable, et nous nous sommes régalés, contre toute attente. Ça n'était pas tout à fait ma madeleine de Proust, mais pas loin. Mon père, je crois, serait fier… ou tout le moins amusé.
Les huîtres sauvages étaient excellentes. Les tourteaux et les araignées - achetés au vivier - d'une fraîcheur impeccable. En dessert, on a mangé des Carambars. François adore ça. A chacun sa madeleine.


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