Gens du voyage : Brice Hortefeux confirme la dérive sécuritaire et xénophobe du gouvernement

Publié le 29 juillet 2010 par Letombe

Plutôt que de prendre la mesure des questions que pose l'intégration des gens du voyage, français (une majorité) ou étrangers, la droite continue de se fourvoyer dans un discours démagogique, agressif et stigmatisant. L'existence-même de la réunion du 28 juillet sur les Roms était indigne d'un gouvernement qui se réclame de la République, les annonces faites par Brice Hortefeux sont dans la continuité.

Les incidents du Loir-et-Cher auraient dû rester ce qu'ils sont, une affaire de vandalisme à traiter par la justice comme telle. Au lieu de cela, Nicolas Sarkozy a retrouvé ses accents les plus populistes et démagogiques pour faire un amalgame scandaleux entre gens du voyage, Roms, immigration clandestine et violences de tous types. C'est une approche communautariste, qui stigmatise injustement et indistinctement des Français, des étrangers, une écrasante majorité de citoyens et de résidents sans histoire, un mode de vie qu'il convient de respecter.

Les citoyens ont droit à des débats politiques qui respectent leur intelligence. Le mode de vie des gens du voyage, dont seule une minorité est itinérante, représente un enjeu de citoyenneté, d'éducation mais aussi de respect d'une mémoire trop souvent effacée des médias et des enseignements. Plutôt qu'une réponse sécuritaire et brutale telle que nous l'annonce ce soir Brice Hortefeux, c'est d'un travail de fond associant l'Etat, les collectivités territoriales (notamment les Mairies), les associations, les services sociaux et les professionnels éducatifs dont les gens du voyage ont besoin.

C'est par une politique du respect et de l'intelligence que l'état de droit et l'autorité de l'État seront les mieux à même de réinvestir tous les territoires.

Par son obsession à détourner les Français de ses fautes politiques et de la crise morale dans laquelle le gouvernement s'est empêtré, Nicolas Sarkozy n'honore ni sa fonction ni la République dans son ensemble, et manque une fois de plus l'occasion de mener une action utile à la France et aux Français.

Pouria Amirshahi,
Secrétaire national à la coopération, à la francophonie, à l’aide au développement et aux droits de l’homme

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