Nous avons déjà dit ici tout le dégoût que nous inspire ce genre de méthode qui consiste à stigmatiser un groupe humain ou une communauté en les désignant à l’ensemble de la population comme boucs émissaires. Mais, apparemment, cela ne suffit encore pas.
Le député UMP de la 5ème circonscription des Yvelines, Jacques Myard, maire de Maisons-Laffitte, ce matin 29 juillet au micro de France Inter, a crû utile de surenchérir en déclarant : « C’est pas comme ça qu’on va y arriver. Y a pas de contrôle réel aux frontières avec les Roms. Ils reviendront et puis c’est tout. Il va falloir se poser la question fondamentale : Est-ce que ce genre de vie, ce mode de vie est structurellement compatible avec nos sociétés qui sont des sociétés urbaines, sédentarisées et dans lesquelles on peut justifier au quotidien des modes de vie que l’on adopte et des ressources que l’on a. Les mesures proposées, c’est une première étape sur ce qui doit être une politique, mais je crains que ce soit grandement insuffisant ».
Car l’obsession qui hante aujourd’hui le pouvoir, avec la volonté de promouvoir en tous lieux l’installation de caméras de vidéosurveillance, avec la tentation on le voit d’empêcher certaines catégories de populations de circuler librement, c’est celle du contrôle social des populations. Quand ceux qui nous gouvernent prennent peur en voyant monter la colère et la révolte de groupes humains qui leur échappent, ils ne leur reste à développer comme seuls arguments que ceux de la peur et de la répression.
De tels propos doivent être condamnés avec la plus extrême fermeté. Ce sont des propos à caractère raciste en tous points identiques à ceux qu’ont tenus les nationaux-socialistes allemands et les régimes qui leur emboitèrent le pas comme en France celui de Vichy. Les Français doivent se ressaisir et relever la tête pour relire cette inscription qui orne encore le fronton des mairies – mais hélas pas toutes – Liberté, Égalité, Fraternité. Ils doivent exprimer la honte que leur inspirent de telles déclarations en regard des valeurs qui fondent notre république.
Hier les Arabes et les Noirs, aujourd’hui les Roms. Demain, à qui le tour ? Sans doute ces salauds de pauvres qui empêchent les plus riches de profiter tranquillement de leur fortune ! »
Reynald Harlaut