Lancée à l’occasion de la fête des bâtisseurs, l’exposition « Des Pierres et des Hommes » donnera à voir, jusqu’au 26 septembre, la richesse et la variété du patrimoine architectural médiéval et civil de Cluny.
Cette exposition à la muséographie sobre et efficace est le fruit du travail titanesque de l’équipe de bénévoles du Centre d’Etudes clunisiennes.
L’architecture civile romane de notre cité a profité pleinement du travail réalisé sur les chantiers religieux de l’abbaye. S’alimentant en matières d’oeuvre dans les mêmes carrières, utilisant le savoir-faire des mêmes tailleurs de pierres, les propriétaires des maisons, nobles ou riches marchands, ont pu témoigner à travers leurs demeures de la prospérité économique de la cité.
Il fallut pourtant attendre le romantisme et son goût pour les civilisations injustement oubliées pour arrêter la volonté d’effacement du classicisme post-renaissance. Si peu de maisons conservent l’intégralité de leurs attributs romans, nombreuses sont celles qui en conservent des traces. Cette exposition a le grand mérite d’aiguiser nos regards afin de nous permettre de les identifier.
Témoin facétieux de cette volonté pédagogique, le petit œilleton aménagé à l’entrée de l’exposition qui fait le bonheur des petits, nous invite à jeter un premier regard à l’une des pièces essentielles, à savoir le cordonnier.
Activité artisanale et commerciale au rez de chaussée. Habitation à l’étage desservie par un escalier droit dont la porte simple jouxte la large ouverture en ogive de l’échope. La claire-voie et ses baies aux colonnettes ourvagées, donnant sur la rue, permet aux propriétaires de voir et de se montrer.
Des visites guidées* de l’exposition sont proposées. Je ne saurai trop vous les recommander. Les guides sont des passionnés qui savent capter l’oreille et le regard.
Si certains termes techniques ont déjà – et je le regrette – disparu de ma mémoire de béotien en architecture, de nouvelles petites graines ont été semées qui germeront probablement.
Bonne visite.
* J’ai eu la chance de pouvoir suivre une visite guidée assurée par Monsieur Jean-Denis SALVEQUE. J’espère ne pas avoir écrit trop d’âneries. Je m’engage, s’il y en a, à les corriger.