Aya de Yopougon, Marguerit Abouet et Clément Oubrerie, Éditions Gallimard, Collection Bayou, 2005 (tome 1)
Aya vit à Yopougon, un quartier populaire d'Abidjan, en Côte d'Ivoire, dans les années 70. Narratrice de cette histoire, elle nous présente sa famille (Ignace son père, Fanta sa mère), et ses amies (Adjoua et Bintou), ses occupations et ses rêves (elle veut devenir médecin).
Aya et ses amies ont 19 ans, elles passent souvent leurs soirées à "gazer" ou à chercher un "génito" pour leur payer un verre. Mais Aya est la plus sage des trois amies, elle pense aussi à ses études et aimerait bien que les garçons la respectent dans la rue.
Quand ses amies Adjoua et Bintou rencontrent Moussa, un génito (garçon qui a de l'argent à gaspiller), fils du patron du père d'Aya, rien ne sera plus comme avant. Et puis, il y a aussi Mamadou, qui passe souvent par là...
Marguerite Abouet est née à Abidjan en 1971. Envoyée en France pour étudier à ses 12 ans, elle a réussi à recréer l'univers qu'elle a connu dans les années 70. Un univers rempli de tendresse, d'humour et de nonchalance, loin de tous les clichés connus sur l'Afrique. Les femmes ont du caractère à Yopougon, et elles savent s'amuser.
Les auteurs nous offrent un langage fleuri, rempli d'expressions locales qui nous sont expliquées à la fin du livre, comme gazer, qui signifie sortir, s'éclater en boîte ou ailleurs.
Le dessinateur, Clément Oubrerie, a illustré beaucoup d'albums jeunesse, et on le sent dans son coup de crayon. Le dessin a un côté naïf, très coloré, qui colle très bien à l'Afrique et à toutes ses couleurs (au sens propre et au sens figuré), que ce soit les couleurs du langage, des personnages ou des lieux.
Il y a 6 tomes à cette belle BD qui est comme un souffle d'air frais dans notre vie nord-américaine. Arrivé à la fin du tome 1, on a hâte de connaître la suite probablement croustillante des aventures d'Aya, de Bintou et d'Adjoua.
Une entrevue très intéressante de Marguerite Abouet dans Jeune Afrique
Pour écouter Marguerite Abouet, c'est ici !
Un article dans Libération
En écrivant ceci, j'écoute The Kilimandjaro Darkjazz Ensemble, Pearls for Swine (Planet Mu, 2006)