La dette extérieure est certes annulée. Mais, pas toute la dette. Car, une partie, soit 2,931 milliards dollars américains, selon les derniers chiffres du gouvernement, reste encore exigible auprès de divers créanciers de la RDC, principalement ceux réunis au sein du Club de Paris. Il y a donc des échéances que la RDC devra honorer dans les prochains mois.
Pour éviter toute surprise désagréable, le Premier ministre, Adolphe a résolu d’approcher les créanciers de la RDC pour se mettre d’accord sur un échéancier réaliste.
Déjà en octobre prochain, les créanciers de la RDC, regroupés au sein du Club de Paris, devaient avoir des discussions directes sur la question.
C’est dans la perspective de ces négociations de Paris qu’il faut, entre autres, situer la présence à Kinshasa d’une délégation du Trésor américain.
Le Premier ministre, Adolphe Muzito, a donc conféré le mardi 27 juillet 2010 avec cette délégation américaine du Trésor, en séjour à Kinshasa dans le cadre de différents contacts avec le gouvernement, la Société civile et les institutions financières au sujet de la dette de la RDC envers le Club de Paris en général, les Etats-Unis particulièrement. La délégation américaine était conduite par John C. Hurley, haut fonctionnaire au Trésor américain.
Ses contacts avec les autorités congolaises, rapportait l’Agence Chine nouvelle, sont pris dans la perspective de la réunion du mois d’octobre prochain du Club de Paris, au cours de laquelle sera négocié un accord bilatéral sur la dette de la RDC. Il s’agira concrètement, note la source, de discuter des termes de cette dette, le plus tôt possible.
Avant l’atteinte du point d’achèvement de l’initiative PPTE, la dette détenue par la RDC auprès du Club de Paris représentait en valeur actuelle nette près de 6,2 milliards de dollars américains, soit 22,6% du stock total de la dette de la RDC.
BREF RAPPEL
La dernière fois que les créanciers du Club de Paris se sont penchés sur le dossier RDC date du 25 février 2010. A cette occasion, ils s’étaient convenus avec le gouvernement d’un accord de restructuration de la dette publique extérieure de la RDC, suite à l’approbation le 11 décembre 2009 par le FMI d’un nouvel arrangement de trois ans au titre de la Facilité de Crédit Elargie.
Cet accord avait été conclu selon les termes dits « de Cologne » élaborés par les créanciers du Club de Paris en vue de la mise en œuvre de l’effort intérimaire de l’initiative PPTE. Il traite environ 2.957 millions de dollars de dettes (arriérés et échéances) et conduit à l’annulation de 1.310 millions de dollars et au rééchelonnement d’environ 1.647 millions de dollars, durant la période du programme du FMI.
A titre exceptionnel, au vu de la capacité de paiement limitée de la RDC, les créanciers avaient également accepté de différer après le 1er juillet 2012 le remboursement des échéances dues par la RDC sur sa dette court terme et post date butoir, ainsi que sur une partie significative des arriérés sur ces créances. Ils ont également convenu de différer tous les intérêts dus sur les montants traités.
Ces mesures devraient permettre de réduire de 97% le service de la dette due par la RDC aux créanciers du Club de Paris entre le 1er juillet 2009 et le 30 juin 2012.
De son côté, la RDC s’était engagée à affecter les sommes auxquelles les créanciers du Club de Paris ont renoncé aux objectifs prioritaires identifiés dans le cadre de son document stratégique de réduction de la pauvreté. La RDC s’est également engagée à rechercher un traitement comparable de la part de ses créanciers non membres du Club de Paris.