C’est parce qu’elle a vu les huissiers débarquer chez elle à l’âge de sept ans que Marguerite a décidé de se muter en guerrière indépendante, bilingue donc, et très control freak. Et, forcément : papa qui quitte le domicile conjugal + maman qui vend la clarinette pour en tirer quelques sous = gros trauma. Pfiou ! Voilà donc Marguerite devenue Margaret, parce que ça sonne plus english, plus efficace, plus capitaliste, plus femme accomplie. L’Age de raison enfile grossièrement les clichés d’un bout à l’autre, et le cinéaste Yann Samuell (qui avait pourtant frappé fort avec son premier long Jeux d’enfants, escalade malsaine et masochiste sur le thème du cap/pas cap) balaie toute finesse au profit d’une poésie désincarnée et naïve, mi-dénonciation du cynisme adulte, mi-ode à son actrice Sophie Marceau. Ainsi, il oppose très schématiquement le cliché de la working girl pressée, stressée, surbookée, qui parle chiffres, rendement et pourcentages, au cliché de la vie provinciale, résumée par deux, trois séquences et situations édifiantes (la pêche, la pétanque, le pastis)- perdant toute crédibilité dans une accumulation bébête d’antagonismes et d’idées vues et revues ailleurs, des figures masculines (le beau prince versus le brave homme) aux philosophies de comptoir (assumer le passé pour mieux appréhender l’avenir), en passant par l’imagerie très enfantine (couleurs pour l’enfance et la campagne contre le gris et la glace des villes et du monde adulte). L’héroïne- qui parle toute seule, énumère les exemples de réussite féminine à haute voix pour se donner du courage, et tente d’acheter tout le monde à coup de billets verts- a beau être défendue avec assez de conviction par une Sophie Marceau crédible et la plupart du temps en larmes, elle ne parvient jamais à nous faire effleurer la magie, l’innocence et le message que Yann Samuell tente de mettre en place. Au mieux, c’est tout juste divertissant. Au pire, plutôt risible.
C’est parce qu’elle a vu les huissiers débarquer chez elle à l’âge de sept ans que Marguerite a décidé de se muter en guerrière indépendante, bilingue donc, et très control freak. Et, forcément : papa qui quitte le domicile conjugal + maman qui vend la clarinette pour en tirer quelques sous = gros trauma. Pfiou ! Voilà donc Marguerite devenue Margaret, parce que ça sonne plus english, plus efficace, plus capitaliste, plus femme accomplie. L’Age de raison enfile grossièrement les clichés d’un bout à l’autre, et le cinéaste Yann Samuell (qui avait pourtant frappé fort avec son premier long Jeux d’enfants, escalade malsaine et masochiste sur le thème du cap/pas cap) balaie toute finesse au profit d’une poésie désincarnée et naïve, mi-dénonciation du cynisme adulte, mi-ode à son actrice Sophie Marceau. Ainsi, il oppose très schématiquement le cliché de la working girl pressée, stressée, surbookée, qui parle chiffres, rendement et pourcentages, au cliché de la vie provinciale, résumée par deux, trois séquences et situations édifiantes (la pêche, la pétanque, le pastis)- perdant toute crédibilité dans une accumulation bébête d’antagonismes et d’idées vues et revues ailleurs, des figures masculines (le beau prince versus le brave homme) aux philosophies de comptoir (assumer le passé pour mieux appréhender l’avenir), en passant par l’imagerie très enfantine (couleurs pour l’enfance et la campagne contre le gris et la glace des villes et du monde adulte). L’héroïne- qui parle toute seule, énumère les exemples de réussite féminine à haute voix pour se donner du courage, et tente d’acheter tout le monde à coup de billets verts- a beau être défendue avec assez de conviction par une Sophie Marceau crédible et la plupart du temps en larmes, elle ne parvient jamais à nous faire effleurer la magie, l’innocence et le message que Yann Samuell tente de mettre en place. Au mieux, c’est tout juste divertissant. Au pire, plutôt risible.