En avril 2008 à l’issue d’une campagne électorale reposant largement sur des promesses sécuritaires, il Cavaliere remportait les élections législatives. Le nouveau gouvernement affichait dans la foulée sa volonté de fermer rapidement tous les campements illégaux de Roms mais aussi de créer une base de données contenant les empreintes digitales de tous les Roms du pays. La décision de ficher les enfants de moins de 14 ans souleva l’indignation de l’Europe et des Nations unies qui jugea la ligne sécuritaire de Rome discriminatoire, cars’appliquant à une ethnie spécifique. Finalement, le gouvernement Italien devait renoncer à ficher les enfants.
Quelques jours avant, les eurodéputés face aux flambées de violences xénophobes à l’encontre des Roms avaient rappelé au gouvernement Italien son devoir de respecter l’Etat de droit et les réglementations européennes. Le commissaire européen aux Affaires sociales rejetait “de façon catégorique toute stigmatisation ou assimilation des Roms à des criminels“. Vladimir Spidla estimait que “Les Roumains jouissent de la même liberté de circulation que les autres citoyens de l’Union“, et affirmait que la “Commission s’assurera que leurs droits soient respectés“. Le Commissaire notait que “La violence raciste qui se nourrit de populisme politique, de discours d’incitation à la haine et de battage médiatique peut être observée dans de nombreux Etats membres“. Il ignorait que deux années plus tard, la France de Nicolas Sarkozy prendrait la même voie.
Le bilan Italien n’est pourtant pas bon. Ne subsistent plus aujourd’hui que le recensement des Roms adultes et la fermeture de certains des 600 campements illégaux présents dans la péninsule. La majorité des personnes déplacées par la force s’est installée dans de nouveaux campements tout aussi illégaux. Certains observateurs relèvent que si la question ne fait plus la Une des médias, c’est parce que l’empire médiatique de Silvio Berlusconi n’exploite plus le filon.
La réunion de l’Elysée du 27 juillet et les mesures qui en découlent suscitent de vives réactions . Elle “vise à montrer du doigt les Tziganes en faisant l’impasse entre les différences qui existent évidemment entre les Roms et les gens du voyage“, a estimé Henri Braun , avocat du collectif des associations tziganes, regroupant gens du voyage et Roms. Très critique, le jeune avocat très engagé dans la défense des droits de l’Homme avance que “C’est la première fois depuis la Libération qu’on a une politique de nature raciale qui est menée en France“.