Alechinsky Eau forte
Bol de nuit et soupe froide, regarde en face tomber les glaives dans l'exil.
Elle reste en syncope sur un pilier aussi étroit et l'automate refait surface sur le berceau encastré d'une ogive nucléaire dans la forêt de sapin.
Le chalet est au bout du monde, là où les cimes des montagnes rétrécissent tellement qu'il faut un balancier pour leur marcher dessus.
Elle respire encore trois fois la neige et dans un flocon ganté d'atomes descend la pente criminelle de l'esbroufe à reculons. L'énigmatique clone se prend les pieds dans les poils sombre de cette nacelle minuscule surplombant la vallée, des heures entières il pourrait la séduire, transformant l'inconsciente et divine chose en presqu'île dorée, jonchées d'anapestes fantaisistes.
Mais elle devient sourde dans les murs de la vallée, on la sent si étroite qu'elle pourrait sans complexe s'écoeurer et pourrir verte au milieu de tous. Un renoncement s'émancipe déjà dans ses yeux, il ne sait s'il doit où pas délivrer de la haut la mélodie des choses.
Elle en bas s'agenouille figurine délavée dans l'inertie glacée d'une station de ski hors saison, elle cherche sans combattre, en apnée cylindrique aux alvéoles corrodées, à cheval sur l'heure elle attend.
Course interpolée, mise à poil d'un nuage, il découpe un peu les bordures, entrechoque les effusions, s'agite, enfreind l'obligation de décryptage, souffle trois bougies sur la tête capsule d'un santon en érection et descend en contrebas pour affuter la lame si fluide de ses rayons.
Clouer au sol elle s'entrebâille de quelques procédés pyrotechniques, lui s'enroule autour d'un vortex qui le dévore, pris de convulsion il compte encore quelques signes, rassemblent ses ossements et efface d'une éclipse ce qu'il reste de la page.
Balder