Michel Germaneau appartenait à une association humanitaire : Enmilal. L'objet principal de cette association est la scolarisation des enfants, et, autant que faire se peut, des petites filles.
Il me semble que la photo est éloquente.
J'espère qu'elle pourra inspirer d'éventuels soutiens et/ou admirateurs en herbe de cette mouvance qui résideraient en France.
L'école comporte cinq pièces, deux douches et des toilettes ainsi que deux grandes salles (une pour la classe, une pour le dortoir), une pièce pour l'instituteur, une pour la cuisine et une pour le stockage des denrées alimentaires. Elle est équipée d'un tableau, de matériel de cuisine, de mobilier de dortoir et de bureaux bancs réalisés par le centre d'handicapés d'Agadez (malheureusement détruit par des inondations en août 2009).
Enmilal a un projet global pour le village où elle intervient. Outre la réparation du dispensaire endommagé par des intempéries, elle projette à court-terme de mettre en place du micro-crédit pour les familles les plus pauvres (achat d'animaux puis remboursement par les premières naissances), de construire un nouveau puits et de développer un jardin potager pour l'école.
A moyen terme, elle voudrait doter le village de panneaux solaires suffisants pour alimenter un réfrigérateur capable de conserver des médicaments puis construire un local qui servirait de banque céréalière pour organiser la production.
Un vrai projet de développement économique en terre touarègue en somme. Vogue haleine qui vient de réaliser un billet remarquable sur une petite histoire du terrorisme voudrait se garder de tout jugement moral en s'attachant à ne considérer que le résultat final des actions terroristes au regard de celui d'une guerre conventionnelle. Depuis l'Éthique d'Aristote, on intègre désormais un paramètre d'intentionnalité pour juger du caractère criminel ou non de telle ou telle action. La guerre fait plus de morts, plus de destructions, sans aucun doute, mais, en dehors des guerres terroristes, elle ne vise pas spécifiquement des écoles ou des hôpitaux. Le terrorisme est une marque distinctive qui s'applique à un ensemble d'actions. Ce n'est pas une guerre en tant que telle, mais une catégorie logique, de type caractéristique, qui peut, le cas échéant, qualifier une guerre. La comparaison entre la guerre et le terrorisme revient donc, in fine, à comparer grammaticalement un nom et un adjectif, ce qui n'est pas cohérent.