Tiens, la SNCF fait encore parler d’elle, et encore une fois, ce n’est pas pour ses performances de vitesse.
Eh oui : l’entreprise a beau détenir les trains les plus rapides du monde, ça ne les empêche pas d’arriver régulièrement en retard. Certes, cela fait maintenant des années que la situation est connue et s’empire sous l’œil atone et les actions microscopiques du gouvernement ou des dirigeants de l’entreprise pour corriger le tir.
Mais à force d’empirer, les usagers grognent maintenant ouvertement : il est loin l’hiver 1995 où de compatissants piétons, le nez et les oreilles rougis par le froid, exprimaient leur tendre soutien pour les grévistes dans de palpitants micro-trottoirs habilement sélectionnés par les chaînes de télé.
En effet, on apprend coup sur coup que la SNCF fait l’objet de deux dépôts de plainte.
L’un, le 24 juillet dernier, pour « Mise en danger de la vie d’autrui ».
L’autre, ce jour-ci, pour « Perte de salaire et préjudice moral ».
En somme, nous voilà avec une entreprise qui n’arrive pas à gérer son personnel (régulièrement mécontent puisqu’il fait grève), n’arrive pas à gérer son matériel (qui tombe régulièrement en panne), n’arrive pas à gérer sa clientèle (qui en arrive maintenant à déposer des plaintes), n’arrive pas à gérer sa communication (puisqu’on retrouve maintenant des articles de presse lapidaires sur les problèmes qu’elle rencontre), et bien sûr n’arrive pas à gérer son budget (puisque les trous sont payés par son actionnaire unique, l’État, i.e. nous).
Le patron de cette entreprise aux multiples problèmes, c’est l’État.
Il serait temps de changer de patron.