Avec le bruit médiatique causé par Bettencourt, Woerth and Sarkozy et les contre-feux allumés par le pouvoir, notamment en amalgamant insécurité et Roms,certaines mesures du ministère de "l'écologie" sont passées complètement inaperçues. Inutile de préciser que les écologistes médiatiques de marché comme Hulot ou Bové n'ont pas jugé utile de s'exprimer...
En effet :
Le ministère de l’Ecologie a publié discrètement le SNIT (Schéma national d’infrastructures de transport) qui programme le lancement de 879 km d’autoroutes, l’aéroport Notre Dame des Landes et l’extension du Port du Havre.
[1]
Nous pensions sincèrement que le grenelle de l'environnement avait été "efficace" :
Pas moins de 17 autoroutes pour un coût théorique de 7,4 milliards d’euros (soit sans doute une enveloppe qui dépassera les 10 à 12 milliards d’euros !) sont inscrites au SNIT prévu à l’article 16 de la loi Grenelle 1.[2]
Le Grenelle 1, le Grenelle 2... Notre omniprésident, le gouvernement et son ministre de l'environnement s'étaient engagés à stopper la construction du réseau routier et promouvoir le développement de modes de déplacements alternatifs tels que le chemin de fer (ferroutage - transports collectifs) et la navigation...
Avec la complicité de bon nombre d'associations "écolos" sarkocompatibles, le Grenelle de l'environnement n'a été que du vent, de la communication :
L'incohérence entre le dire et le faire est telle qu'il y a lieu de s'interroger non seulement sur cette soit disant rupture écologique née du Grenelle de l'environnement qui proroge un modèle de développement et un système de transports énergivores mais également sur l'honnêteté d'un processus de concertation présenté comme exemplaire.[3]
Néanmoins, pour nuancer le propos et rééquilibrer l'ensemble du billet qui pourrait passer pour "engagé", voire "militant", nous signalons l'exceptionnel accord intervenu entre Jean-Louis Borloo et les deux sociétés d'autoroutes Vinci et Sanef :
''Celles-ci s’engagent à « verdir » leurs 5 947,5 km d’autoroutes à hauteur de 1 milliard d’euros. Texto. « Verdir ». (...). En échange, l’État accordera une année de plus de concession aux deux sociétés...'' [4]
Extraordinaire avancée écolo, n'est-ce pas ?
Résumons donc : d'un côté, le gouvernement fait un grand bœuf médiatique pour endormir citoyens et associations écolos, de l'autre il permet la construction de nouvelles autoroutes, et enfin il accorde une année supplémentaire de concession aux sociétés d'autoroutes en échange de quelques bacs à fleurs...[5]
C'est formidable le capitalisme vert, non ?
Notes
[1] (dessin paru dans le journal La Décroissance en juillet 2010)
[2] Reporterre - Borloo lance 900 km d’autoroutes au cœur de l’été
[3] Agir pour l'environnement - Jean-Louis Borloo, nouveau ministre des autoroutes ?
[4] Charlie Hebdo - 13 juillet 2010 - Fabrice Nicolino : Borloo abandonne le Grenelle au bord de l'autoroute via le site Inventerre
[5] pour rire un article très complaisant d'Actu-environnement : Cinq sociétés concessionnaires d'autoroutes s'engagent à verdir leur réseau