Les réactions outragées, agressives voire violentes, des aficionados espagnols comme français d'ailleurs au terme du scrutin qui a mis fin à la corrida en Catalogne sont normales. Comme est normale l'agacement compulsif et désordonné qui saisit un assassin quand sa future victime tente de fuir. Il s'agit ici d'un trait caractéristique qui fait, à cette occasion, de l'aficionado un individu terriblement frustré, à qui l'on retire son jouet, objet de toute son attention, sur lequel il transfère sa perversité et son sadisme.
Ils ont parlé de dictature revenant en Espagne, de suppression de liberté...Propos emphatiques que l'on dirait sortis de la bouche d'un renard se plaignant de l'interdiction de venir dans son poulailler préféré.
Ils n'étaient pas habitués, ces vicieux, à se voir opposer des freins et des limites à leurs pulsions malsaines, d'où leur malaise.
En vérité, ce sont des malades, comme le sont les viandards. Accros au sang, la perspective, même lointaine, d'un sevrage les rend fous.
Et ce qui accentue chez eux cette stupeur et ces tremblements, c'est de constater la triple légitimité de la décision d'abolir la corrida en Catalogne; légitimité populaire (plus de 180000 signatures recueillies pour lancer l'ILP), légitimité constitutionnelle (l'ILP a été validée par un tribunal constitutionnel catalan, le Consejo de Garantías Estatutarias) et enfin, légitimité démocratique puisque débats il y a eu, amendements il y a eu, travail en commission il y a eu, transparence il y a eu et vote (avec une majorité significative) il y a eu.
Comme dirait l'autre, ya pas photo ! Cette décision abolitionniste n'a pas été glissée en douce dans un paquet législatif voté en plein mois d'août, à la sauvette, pour échapper aux regards citoyens méfiants.
Non...Cette décision est le reflet de l'évolution des mentalités catalanes.
Ce qui signigie clairement qu'il y a désormais plus de gens sains là-bas que de malades.
Et ça, c'est une bonne nouvelle pour tous les animaux.