Selon eux, la principale cause est un discours inadapté face aux évolutions de la société.
Est-ce seulement un discours inadapté ou une idéologie discriminatoire?
Le vaticaniste Bruno Bartoloni observe ainsi justement que "Depuis longtemps, l'Église perd des points dans ces pays qui lui étaient très liés et il y a une prise de distance progressive des gouvernements".
Les homosexuel(le)s argentins pourront même adopter.
D'autres pays de tradition catholique, notamment en Amérique latine, vont suivre.
Au même moment, l'Espagne, autre terre traditionnellement catholique, vient de faciliter l'avortement.
Pour l'historien Alberto Melloni, la nouveauté est que ces évolutions concernent désormais des choix privés car il existe "depuis la Révolution française, un processus de sécularisation qui entraîne une émancipation des lois civiles des canons moraux de l'Église".
C'est la prise en compte de la diversité et de la liberté des Lumières.
Il relève qu'"A chaque fois (mariage civil, école publique...), cela a été analysé comme une perte d'influence de l'Église vu du dehors et comme une grande catastrophe vu de l'intérieur de l'Église".
L'Église croit dans son immense prétention, détenir l'unique vérité.
Le nombre de catholiques dans le monde ne fait d'ailleurs pas apparaître de perte d'influence puisque, selon les chiffres du Vatican, les baptisés ont augmenté de 11,55% entre 2000 à 2008, passant de 1,045 à 1,165 milliard et de 17,28% à 17,40% de la population.
Mais, relèvent ces experts, le problème de l'Église aujourd'hui est qu'elle est, selon Giancarlo Zizola, "en retard pour prendre en compte l'évolution de la société".
Pour Giancarlo Zizola, l'Église doit "repenser son discours moral face aux jeunes d'aujourd'hui car elle a créé une morale de règlements plutôt policiers, faisant de la sexualité un cauchemar".
Il note "Le désastre est évident".
Selon lui, dans le nord de l'Italie, les prêtres n'évoquent même plus ces règles morales devenues "complètement inefficaces".
Le discours de l'Église est également totalement inadapté face aux accusations de pédophilie de prêtres partout dans le monde, scandales qui la secouent depuis des mois.
Les homosexuels sont accusés par le Vatican d'être responsables de ces scandales.
Alberto Melloni relève que le pape Benoît XVI "a donné le message que la sévérité est la manière de régler le problème" mais ce principe est "sans fin" car "il ne sera jamais assez dur pour l'opinion publique qui demande de brûler les coupables" et "cela entraîne une perte d'autorité de l'Église".
Pour Giancarlo Zizola, si le pape Benoît XVI "a été extraordinaire" et "a pris les rênes de la Curie pour l'empêcher de continuer sa politique traditionnelle d'omerta et d'hypocrisie", il reste encore à faire une "grande réforme" de la Curie afin de déléguer plus de pouvoir aux évêques dans leurs pays respectifs.
Tous ces discours de ces spécialistes, en fait inféodés au Vatican, ne sont que de bonnes intentions mais il faut remarquer que l'Église catholique romaine a toujours été contre toutes les évolutions de la société et a toujours soutenues les idées réactionnaires.
Croire qu'elle puisse soudain changer réellement, est un leurre, ou il faudrait une véritable révolution.
Avec les prises de position réactionnaires du pape Benoît XVI et les nominations de prélats conservateurs, qu'il a mis en place partout dans la monde, qui peut vraiment croire à une ouverture possible?
Seigneur, préserve-nous de l'hypocrisie.