La compagnie qui va assurer le charter ne disposerait pas du type d'appareil annoncé par la commission.
C'est donc parti pour le Hadj et son lot de problèmes qui vont avec l'organisation de cet évènement annuel. Cette année encore, les fidèles musulmans s'attendent à de nombreux sacrifices, avant même leur arrivée sur la terre sainte. L'une des questions qui ont cours pendant les séminaires d'information organisés ces derniers jours, est celle du transport, apparu jusqu'ici comme le talon d'Achille de l'organisation du Hadj. Les pèlerins sont en effet loin d'avoir oublié les précédentes tristes épisodes qui leur a donné soit des frayeurs au décollage de l'appareil, soit lorsqu'il fallait attendre des jours durant sur le tarmac de l'aéroport avant de voir arriver un avion négocié d'urgence par les autorités camerounaises. " Le ministre, qui est le président de la commission a jouit de tous ses droits pour prendre ce volet à son compte ", indiquait il y'a quelques jours seulement un coordonateur du Hadj. Contrairement aux années précédentes, et sans doute par un souci logique d'éviter les déboires connus par les camerounais ces dernières années, Marafa Hamidou Yaya, le ministre de l'administration territoriale et de la décentralisation, par ailleurs président de la commission nationale du Hadj (Cnh), a opté non pour un appel d'offre, mais pour un contrat direct avec une compagnie aérienne. Cette compagnie devrait assurer la liaison entre le Cameroun et l'Arabie Saoudite. National Air Service (NAS Air), puisqu'il s'agit d'elle, est une compagnie aérienne fondée en 2006 à Riyad par la compagnie aérienne National Air Service. Après avoir obtenu la licence de vol, la compagnie inaugura son premier vol le 25 Février 2007 avec une flotte composée de 4 Airbus A320-200 et 2 Boeing 737-500. C'est donc sur la jeunesse et la belle réputation que le ministre a visiblement misé. Ce d'autant plus que la compagnie prend de plus en plus d'envergure, au point d'assurer 300 vols en moyenne par semaine. De plus, c'est l'une des entreprises pionnières du low-cost au Moyen-Orient. C'est-à-dire à pratiquer des coûts bas, comparativement aux autres. Des raisons suffisantes donc qui ont amené le ministre à signer d'office ce contrat qu'il estime juteux, et à annoncer que c'est un aéronef de type B767-300RE qui va assurer le charter cette année. Sauf que l'appareil annoncé par le ministre ne figure pas dans la flotte de NAS Air. Des enquêtes menées par le reporter, il ressort que la compagnie ne dispose que des Airbus A320 et des Embraer 190 pouvant prendre respectivement 180 et 110 passagers. Contactés à l'effet d'en savoir davantage au +966920001234, NAS Air ne démens pas l'information, mais mise plutôt sur le sérieux de la compagnie. Tout simplement. Mais si National Air Service ne dispose pas de ce type d'appareil, d'où viendra donc le Boeing 767-300 ? A cet effet, certains experts rencontrés ont expliqué avec quelques inquiétudes au reporter que " c'est la règle pour ce type de trafic des compagnies sont désignées et après affrètent ce qu'elles trouvent ". Le même expert qui n'a pas souhaité garder l'anonymat (on sait qu'il est engagé dans la création d'une nouvelle compagnie dédiée à l'Afrique appelée Oxygen) a ajouté que lors des pèlerinages de la Mecque, les compagnies comme Saudia, Garuda et NAS louent des avions pour répondre à la demande. " Certains de ces avions loués ne sont pas toujours au mieux de leur forme ", conclut notre informateur. Les fidèles musulmans, dont les craintes justifiées auront donc pour principal cauchemar d'attendre bien longtemps sur le tarmac, ou même le pire comme cela a failli l'être il y'a quelques années à Garoua. Mais une fois encore, NAS air s'est voulu rassurant, et a promis de nous donner davantage d'informations à ce sujet dans les prochains jours.
David Wanedam - L'Oeil du Sahel