Les incertitudes du réchauffement climatique
Depuis maintenant 20 ans, les plus gros laboratoires mondiaux, ont accentués la recherche concernant la machine climatique terrestre. C’est aujourd’hui le plus grand défi de l’Humanité, comprendre le réchauffement climatique, en découvrir les causes, et tenter d’en établir l’évolution future. Vous l’aurez compris, la tâche est ardue, le temps nous est compté, et l’exercice est impératif.
Pour ce faire, régulièrement (tous les 6 ans) le GIEC se réunit pour faire un bilan de la recherche et présenter les résultats au monde politique. Ces résultats sont donc logiquement en évolution constante, rien n’est figé, ni dans un sens, ni dans l’autre.
Le but est de comprendre le réchauffement, ce qui le provoque pour ensuite proposer des mesures pour en limiter les conséquences, car si notre petite vie d’homme nous semble capitale, nous n’avons nullement le droit de mettre en péril la survie des générations qui nous suivront.
Vu l’ampleur actuel de l’emballement climatique, nous n’avons pas droit à l’erreur, aussi faut il sans cesse s’adapter aux résultats de la science, et faire usage du principe de précaution en adoptant des mesures liées à l’état de la recherche.
Depuis 20 ans, l’option découlant des études est la baisse des émissions humaines de gaz à effet de serre qui, rappelons le, même si elles ne constituent qu’une partie de l’effet de serre global, ont un effet additionnel non négligeable aux émissions naturelles.
Puisque le soucis principal est l’Avenir, le GIEC est obligé de recourir à des scénarios, c'est-à-dire, prévoir le futur, donner des fourchettes d’évolution du climat suivant différentes orientations que choisiraient l’Humanité toute entière. (Réduction ou non des émissions, profit à tout prix ou qualité de la vie,…..)
Ces scénarios sont continuellement adaptés aux résultats de la recherche, et aujourd’hui, les indicateurs semblent orienter les prévisions vers la fourchette haute des estimations.
Les sceptiques du climat sont aujourd’hui très dérangés par le fait même de ces scénarios, qu’ils jugent incompatibles avec une science exacte, ils contestent la responsabilité humaine et le fait même que la responsabilité irréfutable du CO2 n’est aujourd’hui pas encore établie.
En contrepartie, ils n’apportent aucune théorie potentielle pouvant donner une autre explication au phénomène, et sur base du nombre d’incertitudes qui existent encore aujourd’hui, condamne toutes mesures visant à réduire l’effet de serre. Continuons comme si de rien n’était jusqu’au moment de la solution finale, et là, prenons les mesures qui en découleront.
Est-ce bien raisonnable ? Aurons nous encore la possibilité de prendre des mesures curatives ?
Mais le but de cet article n’est pas de répondre à ces questions, mais de vous exposer une liste non exhaustive des grandes incertitudes auxquelles il faudra trouver des réponses pour mieux entrevoir l’Avenir.
L’effet des nuages
Les nuages de basse altitude ont une action refroidissante sur la Terre en reflétant la lumière du Soleil vers l’espace.
Les nuages de haute altitude, emprisonnent la chaleur des rayons du Soleil et contribuent ainsi au réchauffement de la Planète.
Quel sera l’effet dominant ? Aurons nous plus de nuages d’altitude, ou plus de nuages bas ?
Difficile à dire pour le moment car les modèles rencontrent de grandes difficultés à les représenter.
Pour y répondre, il faudra quelques années avec les observations que feront les satellites déployés pour l’observation du climat, dont le « A-train »
L’incidence des aérosols
Fines particules en suspension dans l’air, issues de sources naturelles (par exemple les volcans) ou de source anthropiques (gaz d’échappements, cheminées industrielles), elles servent de noyaux de condensation pour les gouttelettes des nuages.
En favorisant la formation de ces gouttelettes, petites et nombreuses, elles influent sur la durée de vie des nuages et renforcent leur pouvoir réfléchissant et contribuent ainsi à refroidir la Terre, mais dans quelles proportions ?
Les particules d’origine humaines ont déjà influencé le climat de manière considérable par ce que l’on a appelé le « Global dimming ».
Les pots catalytiques et des filtres à particules sur les grosses cheminées industrielles ont contribué à diminuer l’obscurcissement planétaire, qui nous avait entre autre protégé des effets réel du Réchauffement climatique.
Certains chercheurs, dont Paul Creutzen, préconisent déjà de répartir des aérosols de souffre dans les hautes couches de l’atmosphère pour nous protéger du réchauffement, mais ceci ne serait qu’un soin palliatif, sans effet sur les vrais causes.
Certains incriminent déjà des épandages à notre insu, et dont la problématique est regroupée sous le terme de « chemtrails »
L’adaptation des écosystèmes végétaux
Les forêts agissent de trois façons sur le climat, elles séquestrent près du quart des émissions de CO2 d’origine humaine, absorbent une grande partie du rayonnement solaire, et enfin, sont un élément clé du cycle hydrologique.
Mais quelle sera la réponse des végétaux au Réchauffement ? Les espèces vont-elles migrer, évoluer, s’adapter ?
La dynamique des peuplements végétaux est encore peu connue, tout comme la capacité de réaction et d’adaptation des écosystèmes.
Une chose est certaine, le pouvoir d’adaptation des écosystèmes sera rendu fortement difficile par la vitesse à laquelle les conditions changent. De même, l’Homme complique encore fortement la chose, par le déboisement intensif et les incendies de forêts. Là, c’est bien d’origine anthropique.
La stabilité des hydrates de gaz
De nombreux hydrates de gaz sont stockés dans les fonds marins dont le redoutable méthane qui est un gaz à effet de serre bien plus puissant que le CO2 (23 fois supérieur au CO2), mais à une durée de vie dans l’atmosphère d’une bonne dizaine d’année contre une centaine d’année pour le CO2.
Ces hydrates sont généralement très stables dans la nature sous certaines conditions de températures et de pression, seulement pour le moment, la température des Océans augmente.
Le réchauffement des eaux et la hausse du niveau marin peuvent-ils déstabiliser les hydrates enfouis sous les Océans ?
Si oui, dans quelles proportions, lent, progressif ou violent ? A quelle vitesse s’oxyderait le Méthane une fois dans l’atmosphère ?
Ce dont on est certain, c’est que depuis 60.000 ans, toutes les périodes de réchauffement climatique étaient marquées par une teneur élevée de Méthane dans l’atmosphère.
On peut donc craindre ici un effet amplificateur très puissant du réchauffement en cas de libération de ces gaz par les Océans.
La circulation océanique
Les Océans sont le véritable thermostat du climat planétaire à travers les courants marins qui redistribuent la chaleur et la répartissent sur le globe.
Vont-ils ralentir, se modifier ou s’arrêter ?
Le plus connu de ces courants est le Gulf Stream, un ralentissement ou un arrêt entraînerait à coup sur un refroidissement de la partie Nord du globe.
Il s’est déjà arrêté par le passé, et il n’y a aucune raison que cela ne puisse pas se reproduire à l’Avenir si les conditions sont réunies.
Si un ralentissement semble observé, de nombreux experts, dont le GIEC, jugent fort peu probable l’arrêt complet du Gulf Stream pour ce Siècle. Ce qui ne doit pas pour autant nous rassurer et nous faire perdre de vue que nos émissions de gaz à effet de serre doivent à tout prix être réduites, car celles-ci peuvent conduire aux conditions optimales pour un ralentissement important, voire l’arrêt du courant marin. Et là, du point de vue des conséquences nous ne pouvons qu’établir différents scénarios, sans aucune certitude de l’ampleur des conséquences que cela engendrerait.
C’est ce qui est communément qualifié par le GIEC de « surprise climatique »..
La capacité de dissolution du CO2 par les Océans
Un quart du CO2 émis par les activités humaines se dissout dans l’Océan.
Le réchauffement des Océans réduit en même temps leur capacité à dissoudre le CO2, il est donc dès lors judicieux de se poser la question de savoir comment va évoluer ce captage de CO2 au fur et à mesure que les rejets vont croître.
Le phytoplancton qui est la réelle pompe biologique des Océans va-t-il résister à cette hausse de température ?
Comme cela s’est observé par le passé dans les forages glaciaires, l’Océan va-t-il finir par dégazer en masse le CO2 excédent ?
Des études sont actuellement en cours pour envisager l’ensemencement des Océans par un complément important de phytoplancton. Mais cette pratique sera-t-elle sans danger pour l’écosystème lui-même ?
L’accumulation des catastrophes naturelles
Depuis quelques années, nous assistons à la multiplication des évènements climatiques extrêmes, canicules, sécheresses, inondations, multiplication des cyclones de catégorie 5, ces situations peuvent elles modifier le climat ?
Dans le cas des cyclones, qui refroidissent l’Océan en y pompant une quantité phénoménale d’énergie, peut on penser que leur multiplication aura des répercussions sur la température des Océans ?
Les modèles actuels sont encore incapables de tenir compte de l’impact de ces évènements extrêmes et souvent imprévisibles.
Des canicules comme celle qui s’est produite l’année passée sur la Grèce, et la Roumanie sont un élément propulseur pour l’ampleur des incendies de forêts.
Non seulement, cela détruit une partie de la pompe biologique végétale, mais cela libère égalent une masse considérable de CO2 et d’aérosols, qui dans le cas de la Grèce pourrait très bien expliquer un mois d’Août et Septembre plus froid sur le Nord de l’Europe (Refroidissement par les aérosols).
Les rejets humains de gaz à effet de serre.
Puisque l’effet de serre additionnel semble responsable du réchauffement, il y a tous lieu de se demander quelles seront nos émissions dans les années à venir, ce qui sera capital pour l’évolution future du climat.
Tout dépendra donc de nos choix technologiques, économiques et sociaux.
Une chose est certaine, si nous diminuons dès demain, sensiblement la quantité de nos émissions, l’effet réel de cette baisse ne pourra que se ressentir d’ici une centaine d’année (cf : durée de vie du CO2 dans l’atmosphère)
Autre inconnue, les pays du Sud vont-ils se développer sur le modèle Occidental ?
Quelle sera la place des énergies fossiles par rapport aux énergies propres dans les prochaines cinquante années ?
Tant de voies possible (réductions ou non), tant de variantes qui expliques les différences importantes dans les scénarios réalisés par le GIEC.
Avec la tendance légitime de croire que le pire des scénarios pourrait très bien encore être sous estimé.
La fonte des glaces
La fonte estivale de la banquise Arctique est de plus en plus importante, les glaciers du Groenland s’écoulent de plus en plus vite.
Il faut savoir que les surfaces glacées ont un pouvoir réfléchissant important de rayons du soleil et renvoient donc une partie de la chaleur vers l’atmosphère, au contraire, une surface libérée des glaces absorbera plus de chaleur et réchauffera donc plus vite les surfaces concernées.
Le processus peut il s’emballer ?
Ce processus aidant, assisterons nous à un réchauffement exponentiel du pôle Nord une fois une certaine limite atteinte ?
La baisse de l’albédo de la région Arctique ne sera-t-elle pas fatale pour les glaces émergées du Groenland ?
La réaction des glaces émergées (Groenland, Antarctique) par rapport au réchauffement est capitale, puisque ce sont elles qui provoqueront la montée des eaux significative des Océans, avec toutes les conséquences désastreuses que l’on peut prévoir, et celles que nous ignorons encore.
Les modèles climatiques ne tiennent pas encore compte de cette éventualité et de la fonte en masse des glaciers qui multiplierais par 10 les scénarios actuels les plus pessimistes en matière de montée des eaux.
Le dégel du permafrost
La fonte de ces sols gelés pourrait encore accentuer la hausse des températures, car avec le réchauffement, les micro-organismes décomposent plus efficacement les matières végétales, libérant du CO2 et du Méthane dans l’atmosphère.
Une étude met l’accent sur les inquiétudes des scientifiques face à l’émission de gaz à effet de serre qui pourrait être provoquée par cette fonte des sols. Le permafrost contiendrait 30% ou plus de tout le carbone stocké dans les sols de la planète. La fonte du pergélisol pourrait être suivie d’émissions à grande échelle de méthane ou de dioxyde de carbone supérieures à celles produites par les carburants fossiles.
D’après les simulations du système de modélisation de climats établi par le NCAR (National Center of Atmospheric Research), les régions contenant du permafrost dans les 3 premiers mètres de profondeur du sol pourraient être réduites de près de 90% en Arctique d’ici le siècle prochain.
Ce dégazage s’accentuera t’il avec le dégel ?
D’autres mécanismes peuvent ils limiter le dégel ?
La colonisation de la toundra par les arbustes aura-t-elle un impact accélérant le dégel du permafrost ?
Toutes des interrogations auxquelles il faudra trouver des réponses.
L’activité solaire et le rayonnement cosmique
La dynamique interne du Soleil est encore mal connue, impossible donc de prévoir l’insolation dans les décennies à venir, et son impact sur le climat.
Le réchauffement actuel n’est pas expliqué par l’activité solaire comme tentent de le soutenir les sceptiques.
Depuis les années 1970, l’activité solaire a stagné, voire décliné, alors que les températures ont continué à grimper, l’explication n’est donc pas le Soleil.
A l’inverse, imaginons quelque peu un accroissement de l’activité solaire combinée à l’accroissement de l’effet de serre, vous pouvez largement imaginer ce que cela signifierait en matière de réchauffement climatique et des zones sensibles de l’hémisphère Nord.
Le pic maximum est prévu vers 2012, et les discussions sont encore intenses de savoir si ce pic sera supérieur ou inférieur à celui de 2000.
Les particules chargées qui composent le rayonnement cosmique réagissent avec les gaz de la haute atmosphère et les transforment en particules solides qui contribuent à la formation des nuages.
Y a-t-il dès lors action sur la couverture nuageuse et dans quelles proportions ?
Conclusion
Vous l’aurez compris, l’équation climatique est loin d’être résolue, la tâche des scientifiques sera encore longue et difficile.
Il faudra impérativement tenter de répondre à toutes ces questions pour mieux approcher la vérité absolue, si toutefois l’on puisse y arriver.
Le GIEC est conscient, et ne cache pas ces incertitudes, c’est pour cette raison que le ton utilisé reste du domaine des probabilités et des scénarios.
A côté de cela, une armée de septiques fouille et refouille sans cesse les travaux réalisés, dans le but de semer le doute et discréditer l’avancée des véritables chercheurs en la matière.
En contrepartie, ils n’apportent quant à eux aucune autre théorie solide, ils sont à l’affût de la moindre publication scientifique pouvant aller à l’encontre des grandes lignes du GIEC, sans l’analyser, ils se jettent dessus, espérant à chaque fois qu’ils ont fait la trouvaille du siècles, hors, bien souvent, il n’en est rien, ces études étant bien souvent invalidées par de nouvelles.
As t’on le temps de jouer ce jeu, d’attendre le résultat final pour envisager des mesures et continuer à polluer comme si de rien était, sous prétextes que la théorie n’est pas encore définitivement prouvée ?
Au vu de toutes les incertitudes énumérées ci-dessus, l’on comprend très vite que nombre d’entre elles auraient un effet amplificateur sur le réchauffement en cours et les scénarios existant du GIEC.
Une « surprise climatique » aurait vite fait de rendre ridicule le pire des scénarios actuels, des points de rupture à ne pas franchir doivent forcément exister, à nous de ne pas les franchir.
Pour ce faire, l’on ne peut que suivre la tendance et les indications du GIEC.
Elles se modifieront peut être, en fonction de l’avancée scientifique, mais pour le moment, elle préconise la réduction des émissions, chose qui ne peut être néfaste pour la qualité de l’air.
A vous de choisir votre position, il y en a deux :
La voie septique : attendre le résultat final pour réagir, avec le risque que jamais nous n’atteignions la connaissance totale de la machine climatique, là, il s’agit d’un choix irréversible.
La voie du GIEC : Prendre des mesures en fonction de l’avancée de la connaissance en la matière, surtout lorsque ces choix ne sont que bénéfice pour notre santé et notre pouvoir d’achat. Economiser l’énergie, c’est aussi économiser l’argent.
En tout cas, une certitude, les énergies fossiles sont épuisables, donc les économiser nous permettra de passer la transition vers les énergies propres qu’il sera obligatoire de découvrir et rendre techniquement disponible à tout un chacun.