Les stress tests : l’arbre (sain) qui cache la forêt (pourrie) Trois raisons à cela, nous explique-t-il : "Elles sont entrées dans la crise bien capitalisées, elles ont mieux résisté à la crise que d'autres et ont considérablement renforcé leurs fonds propres en y affectant une partie considérable de leurs résultats depuis deux ans. Au final, et dans le pire des scénarios, l'excédent de fonds propres des banques françaises par rapport à la ligne de flottaison définie par les régulateurs européens atteint 70 milliards d'euros. C'est d'autant plus remarquable que presque toutes les banques françaises ont remboursé les aides publiques, tandis qu'il reste encore 180 milliards d'euros de soutien des États dans le système bancaire européen. C'est une bonne nouvelle pour la France: nos banques ont plus que jamais les moyens de financer les projets de leurs clients. "
Pourtant, ces tests sont insatisfaisants et leurs portées restent donc à nuancer. Pour au moins trois raisons :
1- Manque de cohérence Les régulateurs n’ont pas appliqué avec la même vigueur la méthodologie mis en place par l’Union européenne. De plus, il était demandé aux banques de détailler leurs portefeuilles d'obligations d'Etat de l'Union européenne et de préciser dans quelles proportions celles-ci figuraient dans des "banking books". Malheureusement, chaque établissement était libre de décider ou non de rendre ces informations publiques. De nombreuses banques allemandes ont ainsi refusé de communiquer. Les résultats de leur stress tests ne sont donc pas comparables avec les autres banques.
2- Un indice inapproprié Pour mesurer la solidité des banques, les régulateurs ont choisi d’utiliser le ratio de capitaux propres intitulé "Tier one". Pour que la banque réussisse son examen, il fallait qu’elle ait un « Tier one » supérieur à 6 % après un crise économique de deux ans. Or le ratio "Tier one" est, depuis de nombreux mois, largement discrédité par les investisseurs.
3- Des scénarios trop optimistes Enfin, les régulateurs n’ont pas pris en compte une éventuelle faillite des Etats en dépit de l'inquiétude que suscitent les finances de la Grèce ou de l'Espagne. C'est pourquoi toutes les banques grecques, sauf une, ont réussi les tests, alors même qu'elles sont toutes d'importants créanciers de l'Etat grec.
La liste des mauvais élèves : - Hypo Real Estate (Allemagne)
- Diada (Espagne)
- Cajasur (Espagne)
- Espiga (Espagne)
- Unnim (Espagne)
- Banca Civica (Espagne)
- Agricultural Bank of Greece (Grèce)