A Kinshasa, dimanche ce sera Pâcque

Publié le 02 avril 2010 par Danymasson

Il est des jours où écrire est difficile et on se dit à quoi

bon. De plus en ce vendredi Saint, pour un Athée. Les 

mots ont ils la juste signification, sont ils à propos ? A

pic ?

C'est tout de même le vendredi du Supplice, celui de la

Passion du Christ. Et je me dis, qu'en ce jour d'exécution

il y a tant à dire des persécutions qui continuent dans le

Monde et en Afrique en particulier. Tant de gens vont se

forcer à manger maigre ou ne pas manger alors qu'ici le

repas n'est jamais gagné et le pain quotidien est loin de

l'enseigne des "petits déjeuners luxes", il doit se mériter

au bout d'un labeur sans heures. Il se mangera sans beurre

avec un peux de chance il y aura tartiné dedans du Blue

Band.

Et pourtant, la ferveur croyante est la. Les églises seront

pleines, (elles le sont toujours), les nouvelles surtout.

Parce qu'il y a celles qui réveillent, elle font du bruit la

nuit comme le jour. Sans doute pour mieux se faire en-

tendre la haut ? Et puis les autres. Les classiques, qui

sont de moins en moins fréquentées, mais qui gardent

bien hauts les clochers pointés vers le ciel. Si on est pas

croyant on est pas un homme. Est-ce le legs des pays

riches aux pays pauvres ? Le legs de l'humanité bien

pensante à l'autre qui sois disant, ne pense pas ?  

On parlait du pain. Mais que dire des "cocognes" et autres

gâteries et friandises avec les classiques oeufs de Pâques

dont la chasse sera ouverte dimanche ?  Tout le monde

hélas n'aura pas la même fête.

Il est des enfants à qui l'on ment afin de les protéger de la

vie et de sa réalité si dure. Et donc les parents, oui les

parents mentent et ils perpétuent la tradition "des cloches"

qui quittent Rome,  pour venir dans les parcs et jardins

disséminer les oeufs dont elles ont fait le plein avant de

quitter la ville Sainte.

Il est des enfants qui ont la vie dure dans le ventre des

mères encore rondes dans leur attente de celui ou celle

qui a été désiré ou pas. Pour ceux là, les nids de poules

n'auront pas la même signification que pour les autres

et ce sera peut être pour la vie.

Pour les mères non plus d'ailleurs. Parce qu'on préfère

leur parler d'Abstinence  que du Préservatif ou de la

Messe pour filles seules, veuves, mariées etc. Plutôt

que de programmes de planning familiale ou de moyens

contraceptifs.

Le Monde tourne à tout berzingue. Les cybers cafés sont

remplis d'accès en gigabits et de modernité alors que la

rue, dehors, sur le trottoir, la pauvreté semble être une

fatalité. Tellement elle est, grande, envahissante. Les 

marchands de rêves divins, eux,  prennent les billets à

ceux qui en ont si peux et le monde continue de tourner.

Ils ou elles ont jeté leur costumes de fonctionnaires ou

de travailleurs privés pour celui de "Pasteur". 

La bonne parole est répandue, et l'explication est en

tout cas imparable "Dieu l'a voulu". Le débat est clos

la cause identifiée, on fait le deuil et n'en parlons plus.  

Il est des vendredis, où on se dit qu'il aurait mieux été

d'être aveugle et sourd. Mais non ! Suis je con ? On ne

dit pas ces choses là. 

C'est l'indifférence qui tue. L'indifférence c'est le clou

qui crucifie sur la croix les hordes des sans voix, de ceux

qui sont en bas. Quand on vit au soleil, on sait que la

misère n'y est pas moins pénible. Le sourire des gens

du Sud ne dit pas tout. Il est vie et espoir c'est tout. La

misère souriante ça reste la misère. Point trait, comme 

on dit ici. 

Que vous soyez pauvres ou riches, croyants ou pas, 

pratiquants ou athées, ivoires ou ébènes, en ce week-

end Pascal, je vous souhaite, 

Bonne journée et bonne lecture !