Il est des jours où écrire est difficile et on se dit à quoi
bon. De plus en ce vendredi Saint, pour un Athée. Les
mots ont ils la juste signification, sont ils à propos ? A
pic ?
C'est tout de même le vendredi du Supplice, celui de la
Passion du Christ. Et je me dis, qu'en ce jour d'exécution
il y a tant à dire des persécutions qui continuent dans le
Monde et en Afrique en particulier. Tant de gens vont se
forcer à manger maigre ou ne pas manger alors qu'ici le
repas n'est jamais gagné et le pain quotidien est loin de
l'enseigne des "petits déjeuners luxes", il doit se mériter
au bout d'un labeur sans heures. Il se mangera sans beurre
avec un peux de chance il y aura tartiné dedans du Blue
Band.
Et pourtant, la ferveur croyante est la. Les églises seront
pleines, (elles le sont toujours), les nouvelles surtout.
Parce qu'il y a celles qui réveillent, elle font du bruit la
nuit comme le jour. Sans doute pour mieux se faire en-
tendre la haut ? Et puis les autres. Les classiques, qui
sont de moins en moins fréquentées, mais qui gardent
bien hauts les clochers pointés vers le ciel. Si on est pas
croyant on est pas un homme. Est-ce le legs des pays
riches aux pays pauvres ? Le legs de l'humanité bien
pensante à l'autre qui sois disant, ne pense pas ?
On parlait du pain. Mais que dire des "cocognes" et autres
gâteries et friandises avec les classiques oeufs de Pâques
dont la chasse sera ouverte dimanche ? Tout le monde
hélas n'aura pas la même fête.
Il est des enfants à qui l'on ment afin de les protéger de la
vie et de sa réalité si dure. Et donc les parents, oui les
parents mentent et ils perpétuent la tradition "des cloches"
qui quittent Rome, pour venir dans les parcs et jardins
disséminer les oeufs dont elles ont fait le plein avant de
quitter la ville Sainte.
Il est des enfants qui ont la vie dure dans le ventre des
mères encore rondes dans leur attente de celui ou celle
qui a été désiré ou pas. Pour ceux là, les nids de poules
n'auront pas la même signification que pour les autres
et ce sera peut être pour la vie.
Pour les mères non plus d'ailleurs. Parce qu'on préfère
leur parler d'Abstinence que du Préservatif ou de la
Messe pour filles seules, veuves, mariées etc. Plutôt
que de programmes de planning familiale ou de moyens
contraceptifs.
Le Monde tourne à tout berzingue. Les cybers cafés sont
remplis d'accès en gigabits et de modernité alors que la
rue, dehors, sur le trottoir, la pauvreté semble être une
fatalité. Tellement elle est, grande, envahissante. Les
marchands de rêves divins, eux, prennent les billets à
ceux qui en ont si peux et le monde continue de tourner.
Ils ou elles ont jeté leur costumes de fonctionnaires ou
de travailleurs privés pour celui de "Pasteur".
La bonne parole est répandue, et l'explication est en
tout cas imparable "Dieu l'a voulu". Le débat est clos
la cause identifiée, on fait le deuil et n'en parlons plus.
Il est des vendredis, où on se dit qu'il aurait mieux été
d'être aveugle et sourd. Mais non ! Suis je con ? On ne
dit pas ces choses là.
C'est l'indifférence qui tue. L'indifférence c'est le clou
qui crucifie sur la croix les hordes des sans voix, de ceux
qui sont en bas. Quand on vit au soleil, on sait que la
misère n'y est pas moins pénible. Le sourire des gens
du Sud ne dit pas tout. Il est vie et espoir c'est tout. La
misère souriante ça reste la misère. Point trait, comme
on dit ici.
Que vous soyez pauvres ou riches, croyants ou pas,
pratiquants ou athées, ivoires ou ébènes, en ce week-
end Pascal, je vous souhaite,
Bonne journée et bonne lecture !