Mardi 6 juillet dernier, François Baroin a présenté dans l’hémicycle son plan de redressement des finances publiques pour la période 2011-2013. Le ministre du budget préfère parler de “modernisation de l’Etat” plutôt que de rigueur ou de “rilance”, pour reprendre le néologisme de Mme Lagarde. Les 150 mesures qu’il propose ont pourtant tout d’un plan d’austérité qui fera à nouveau assumer le poids de la mauvaise gestion budgétaire du gouvernement par les plus modestes. Face au menu de la Révision Générale des Politiques Publiques (RGPP), l’emploi devra une nouvelle fois se serrer la ceinture pour contribuer à la réduction du déficit public de 8 à 3%, pourcentage imposé par le pacte de stabilité européen. La mesure phare concerne bien évidemment la poursuite de la politique de suppression de postes dans la fonction publique. Mais la seconde vague de la RGPP porte également sur une politique du logement contraignante, une baisse du nombre d’emplois aidés (de 400 000 à 340 000 l’an prochain) ou encore une diminution des aides aux handicapés: autant d’initiatives qui ne manqueront pas de casser une croissance déjà exsangue. Ces mesures d”’exemplarités” de l’Etat semblent paradoxales à l’heure où se multiplient les scandales fiscaux et où l’affaire Woerth-Bettencourt bat son plein, traçant à nouveau une ligne de séparation entre la majorité des Français et une minorité privilégiée. Cette réforme apparaît comme injuste et irresponsable. On ne peut rééquilibrer les comptes publics et sociaux sans une politique juste sur le plan social, et volontariste en matière de croissance et d’emploi.
Source : Christophe Bouillon