La peur, cette arme destructrice (suite)

Publié le 27 juillet 2010 par Chezfab

Après le coup du patronat de demander à des salariés de flinguer leurs acquis sociaux pour avoir du travail, puis les enchères du pire (annualisation, ultra flexibilité, travail du weekend, etc.…), les dirigeants de GM Strasbourg ont relancé une tradition toute fasciste : la chasse aux syndicats résistants. En l’occurrence, il ne faut pas de s… La chasse à la CGT dirons-nous.

Retour en arrière : non contente de se mettre dans la poche trois des quatre syndicats présents sur le site, la direction décide, alors que c’est inutile, qu’elle veut un accord signé de façon unanime. Autrement dit : elle demande à ce que la CGT du site, hostile à toute régression sociale, se dédisse. Voir se couche.

Rappelons ici que la CGT sur le site n’est pas majoritaire (loin de là) mais peut se targuer de représenter les 30 % de travailleurs s’étant opposés lors du référendum à la casse sociale. Et que donc, pour que l’accord soit accepté, le patronat n’a besoin que de 50 % (résultat des élections précédentes) de représentativité. Ce qu’il a avec la signature de FO, la CGC et la CFDT ! Et ce largement !

Mais le patronat ne cherche plus les simples syndicats affidés, non, il veut plus : briser les résistants ! Et quoi de mieux dans ces cas là que de retourner les salariés, par une habile propagande et l’aide des cadres et d’autres syndicats contre la CGT ?

Cela donne une scène ubuesque où les syndicalistes se retrouvent séquestrés par des salariés aux ordres du patron ! De bon petit soldats de celui qui les exploite au point de vouloir briser la démocratie !

Car certains parlent de « déni de démocratie » sous prétexte que le référendum aurait fait 70 % de voix pour… Et donc pour ceux qui hurlent comme cela, il serait logique d’avoir 100 % des syndicats signataires ! Cherchez l’erreur ! Où est la démocratie sans opposition ? Il n’est pas illogique, comme 30% des salariés ont refusé ce marché de dupe, qu’un syndicat ne signe pas (vu qu’il a en plus fait campagne pour le non). C’est même la base de la démocratie !

Mais à force de voir du consensuel de partout, il est à craindre qu’une majorité de gens ne sache même plus ce qu’est la démocratie… Merci ministres « d’ouverture » et autres partis « apolitiques et ouverts à tous »….

Voilà donc à quoi pousse la peur : en plus de perdre des acquis, elle pousse à servir d’armée contre soi même et ses défenseurs.

Maintenant, il y a de quoi avoir des craintes quant on voit qu’après la mort de Michel Germaneau, lâchement assassiné par des pseudos fous de dieu, le gouvernement commence à appeler à la concorde nationale, tous la fleur au fusil contre la très vague menace terroriste… Et s’il faut sacrifier la démocratie et le sens critique pour cela… On ira ! Diantre…