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Marshall Thompson, faux vétérinaire mais véritable ami des animaux

Publié le 23 juillet 2010 par Joeybassett

Ah, ça, forcément ! La chronique qui fait le portrait d’un type qui est déjà mort depuis longtemps, qui n’a jamais reçu de récompense significative et dont le nom ne dit rien à personne, c’est pas ça qui va booster mes statistiques. Mais mine de rien, c’est ce genre d’articles qui me rapprochent chaque semaine un peu plus de ma médaille de chevalier des Chiffres Arts et des lettres.

Marshall Thompson est né dans un bled de l’Illinois, mais ses parents ont bientôt déménagé en Californie où son papa devint un dentiste prospère. Alors qu’il est encore sur les bancs de sa « High School », il est repéré à l’age de quinze ans par un agent alors qu’il joue dans une pièce avec le club de comédie de l’école. Il passe une audition, mais il est recalé. Ce n’est que partie remise. Tandis qu’il poursuit ses études au « College » il continue de brûler les planches du club d’art dramatique et s’essaye même à l’écriture. Mais c’est devant les caméras qu’est son avenir et un nouvel essai lui ouvre cette fois les portes des studios. Il a dix-huit ans en 1944 et on l’embauche au cinéma avant tout pour sa gueule d’adolescent, de gentil garçon, d’adorable jeune homme. Ses deux premiers rôles sont des apparitions : il joue un scout (« Henry Aldrich, Boy Scout » de Hugh Bennett) puis un jeune soldat (« The Purple Heart » de Lewis Milestone ), mais dés son troisième contrat cette année là, il a déjà un vrai second rôle (« Reckless Age », de Felix E. Feist) grâce auquel il est repéré par la MGM qui lui fait signer un contrat d’exclusivité.

Ça démarre donc très vite pour Thompson et ça va continuer très fort. Il tourne quatre films en 1945 et cinq autres l’année suivante dans lesquels il se montre aux côtés de grandes stars comme Judy Garland (« The Clock » de Vincente Minnelli), Gregory Peck (« The Valley of Decision » de Tay Garnett), John Wayne (« They Were Expendable » de John Ford) ou Janet Leigh (« The Romance of Rosy Ridge » de Roy Rowland). Sa toute première tête d’affiche, il la partage avec un cheval dans le film « Gallant Bess », qui sera un gros succès et va définitivement le lancer. Sa biographie officielle raconte que c’est sur ce tournage que naît sa passion pour les animaux. Comme je vous ai promis de ne parler que de télévision sur ce blog, je vais passer rapidement sur la deuxième moitié de cette décennie qui voit Marshall Thompson aligner encore des rôles qui le placent en bonne compagnie. Ce sont, par exemple Barbara Stanwyck dans « B.F.’s Daughter », Clark Gable et Lana Turner dans « Homecoming », Gene Kelly dans « Words and Music », Robert Taylor dans « Devil’s Doorway » ou Vera Miles dans « The Rose Bowl Story ». Notez sur le carnet de cette décennie qu’il épouse en 1949 la soeur de l’acteur Richard Long.

Ses premières apparitions à la télévision datent de 1952, d’abord dans des téléfilms de ces fameuses séries anthologiques qui étaient sur toutes les chaînes à l’époque (des reprises de classiques du cinéma ou de la littérature). Il les visite tous : « The Unexpected », « Fireside Theatre », « Studio One », « Robert Montgomery Presents », « Hallmark Hall of Fame » (il interprète George Washington dans deux épisodes), « Schlitz Playhouse of Stars », « The United States Steel Hour », « Science Fiction Theatre » (il jouera sept fois dans ce programme) , « The 20th Century-Fox Hour », « Playhouse 90 », « The Ford Television Theatre », « Matinee Theatre », etc… Il continue également de tourner pour le cinéma, mais de toute évidence, durant ces années 1950, sa carrière ne progresse pas vraiment et la qualité des rôles qu’il endosse baisse sensiblement. On le voit dans des films de guerre (beaucoup) et aussi dans des films d’horreur dont les titres s’annoncent d’eux mêmes (« Cult of the Cobra », « Fiend Without a Face », « It! The Terror from Beyond Space »…).

Au milieu des années 1960, il s’initie à la réalisation sur quelques épisodes de « Flipper ». La série est produite par Ivan Tors qui est spécialisé dans les séries avec des animaux. Il joue même dans un épisode un chercheur qui teste un produit anti requin. Oui, nous y sommes ! En cette année 1965 il est à l’affiche du film : « Clarence, the Cross-Eyed Lion », dont Ivan Tors tirera la série « Daktari » sur laquelle il reprend naturellement son rôle du Docteur Tracy, un vétérinaire qui a installé son dispensaire au cœur de la brousse. Ce sera son rôle phare. Dés qu’on voit l’acteur on a envie de le coiffer d’un chapeau mou et de le faire tressauter sur le siège d’un Range Rover. Marshall Thompson s’implique autant qu’il est possible dans la production et la réalisation de la série et se passionne pour les animaux qui y sont utilisés car il se passionne pour l’Afrique depuis un voyage (sur le tournage de Daktari, il sera très salement mordu par un léopard dans une séquence qui sera utilisée telle quelle).J’espère donc qu’il a fait avec ce rôle le beurre suffisants pour le reste de ses épinards parce qu’ensuite il n’y a plus beaucoup de grain à moudre pour lui.Ce sont surtout des apparitions et quelques tentatives moins fructueuses que prévues. En 1964, Thompson réalise également un film sur la guerre au Vietnam (un des rares tournés durant le conflit) intitulé : « A Yank in Viet-Nam » et dont le tournage sera franchement rocambolesque.

À la télévision ses (ré) apparitions notables seront dans des épisodes de « The Partridge Family », « The Streets of San Francisco », « Ironside », « Charlie’s Angels » ou « Murder, She Wrote ». Au cinéma, il décroche le premier rôle de la comédie avec un gros chien : « George! » en 1972 qui donnera une série produite en Allemagne. En 1977 il est en bas de l’affiche de « The Turning Point », d’Herbert Ross qui brillera aux sélections pour les Oscars. En 1980 il approche Marlon Brando dans quelques scènes de « The Formula », il est encore dans une histoire de chien, mais cette fois vraiment au second plan dans « White Dog » en 1982 et cette liste se termine en 1983 avec un film d’horreur plus inexcusable qu’inoubliable : « Bog ».

L’acteur a également passé beaucoup de temps en Afrique où il a beaucoup œuvré pour la préservation de la faune sauvage, en produisant des documentaires et en attirant l’attention sur diverses organisations. Il a aussi toujours soutenu le théâtre où il avait commencé, participant à de nombreuses productions locales ou faisant leur promotion. En 1992, Marshall Thompson est décédé à l’age de soixante-sept ans après avoir tourné près de cinquante films et dans une soixantaine de séries ou programmes télévisés.

J.B.


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