La Théière, par Hans Christian Andersen.
C’est l’histoire d’une théière qui trônait en reine dans son service de porcelaine, malgré les quolibets du sucrier et des tasses qui se moquaient de son couvercle rafistolé. “Des manques nous en avons tous, mais on a ses qualités aussi”, philosophie-t-elle.
Mais, hélas, un jour, une main “délicate” laissa choir la belle théière qui perdit son bec et sa anse. Elle fut alors offerte à une miséreuse mais, comme le dit sagement et humblement la théière “là où j’étais commença une vie meilleur pour moi”.
En effet, on la remplit de terre et on y glissa un bulbe de fleur. “Et le bulbe était dans la terre, le bulbe était en moi, il devint mon coeur, mon coeur vivant, jamais encore je n’en avais eu un pareil. Il y avait de la vie en moi, il y avait de la force et de la vigueur. Le pouls battait, le bulbe sortit des germes, il était sur le point d’éclater en pensées et en sentiments. Qui percèrent pour donner une fleur. Je la vis, je la portai, je m’oubliai dans sa splendeur.”
Évidemment, comme toujours chez Andersen, l’histoire finira sur une touche de sagesse mélancolique.
Mais n’est-ce pas une merveilleuse histoire ? Humble, mais métaphorique et profonde sur le cycle de la vie, le destin féminin ?
Photographie de Janiscula via sidknee23.