[article publié initialement par Stéphane Parpinelli sur Cleantech Republic]
Les réseaux intelligents d’énergie (smart grid) ne concernent pas que l’électricité. Il s’appliquera à d’autres fluides énergétiques, comme l’eau mais aussi le gaz. A ce titre, GrDF vient d’annoncer qu’il retenait les solutions de collecte de données de comptage du spécialiste Itron pour automatiser la télérelève des compteurs de gaz de 5 000 consommateurs de la ville de Saint-Omer dans le Nord-Pas-de-Calais.
Cette municipalité compte avec Etampes (91), Auch (32) et Saint-Genis-Laval/Pierre Bénite (69) parmi les quatre villes françaises choisies par GrDF pour expérimenter pendant un an, de juillet 2010 à juillet 2011, les compteurs communicants. En cela, Gaz Réseau Distribution France anticipe les recommandations de la Commission de régulation de l’énergie, qui, dans le cadre du Grenelle de l’environnement, préconise l’expérimentation du comptage intelligent, avec, à terme, un objectif de relève quotidienne.
A Saint-Omer, l’automatisation de la télérelève de la consommation de gaz repose précisément sur le système EverBlu d’Itron.
Le volume de gaz est contrôlé par des capteurs spéciaux – ce que Itron appelle des unités d’interface de mesure (Meter Interface Units) – installés sur les compteurs des Saint-Omériens. Les données prélevées par ces capteurs sont collectées, via ondes radio, par des modules baptisés… EverBlu Collector.
Un système généralisé aux 11 millions d’abonnés au gaz ?
L’ensemble de ces modules communiquent, également par radio fréquence, avec un point d’accès qui consolident toutes les informations de consommation vers un serveur FTP, via GPRS. Il suffit ensuite d’une simple connexion Internet aux centres de supervision de GrDF pour analyser les données de consommation grâce à des logiciels de reporting idoines.
Ces tests ont trois principaux objectifs : faciliter la relève des compteurs, la rendre plus fiable et plus fréquente, et surtout mettre les habitants face à leur consommation dans le but de les inciter à mieux la maîtriser.
Si les expérimentations menées sur les quatre villes pilotes s’avèrent convaincantes, ce système pourrait être généralisé aux 11 millions de foyers français abonnés au gaz, avec un déploiement entre 2014 et 2020. Le coût d’une telle extension à tous les compteurs de gaz du territoire national est estimé à un milliard d’euros. C’est le montant qu’Isabelle Drochon, pilote du projet chez GrDF, avait fourni à nos confrères de la Voix du Nord au printemps dernier. Cela sachant qu’il en coûtera trois millions d’euros pour conduire à bien la phase d’expérimentation dans les quatre villes retenues par le distributeur.