Au sein de notre fine équipe de Delicious Scopitone, j’ai l’impression d’être le dernier de la classe. Le cancre de service qui a besoin de plusieurs mois pour gribouiller quelque chose. Mais avec le EP Shadows in the Hall de Terror Bird, pourtant sorti chez nos amis de La Station Radar et Atelier Ciseaux, il m’a fallu du temps. Encore plus de temps qu’à l’accoutumée. Du temps pour me remettre du morceau-titre Shadows in the Hall et peut-être encore plus de I Love No. Du temps pour m’arrêter de penser à Lament, plus discret. Du temps pour me plonger dans la précédente cassette Sociopaths Are Glam, indissociable même si plutôt différente de ce dernier EP.
Du temps pour essayer de comprendre ce qui me dérangeait chez les autres (Fiery Furnaces, Depeche Mode, Glass Candy) mais passait comme une lettre à la poste chez Nikki Never et Jeremiah Haywood. Du temps pour souffler et avoir la présence d’esprit d’écarter Terror Bird pour un temps, pour ainsi dissiper le malaise latent évoqué par certains titres (Even When en tête) et éviter de me tortiller de douleur à leur écoute.
Shadows in the Hall ne fait pas exception dans la discographie du duo de Vancouver, ses chansons laissant des impressions multiples et des sentiments contradictoires. Evoquant des collisions et des collusions hors-norme. Se jouant des règles formatées de la synth pop sombre et lo-fi, et balayant le côté cabaret qui leur pendait au nez. Et, revanchard, j’aime l’idée d’écrire sur un Shadows in the Hall qui doit être un EP fantôme à l’heure actuelle, tant le faible nombre de ses copies physiques a du partir en fumée.
[MP3] Terror Bird – I Love No
[MP3] Terror Bird – Shadows in the Hall