Cette exposition montrait les plans du plus grand camp d’extermination nazi, Auschwitz-Birkenau.
Cette exposition était d’une sobriété et d’un silence impressionnants.
Étaient exposés des plans, des photos datant de 1940-41 sur la construction et l’agrandissement des bâtiments, des six crématoires, de la rampe du train, une vue panoramique de Birkenau, une photo d’ingénieurs SS dans leur bureau.
Ces plans et photos sont vides, seulement quelques SS ou quelques prisonniers.
Par contre, les chiffres des prisonniers exterminés dans ces camps dépassent la raison.
1 100 000 personnes y moururent, dont la majorité des Juifs.
Parmi elles, 900 000 personnes furent exécutées immédiatement à leur sortie des trains.
A Auschwitz-Birkenau moururent 960 000 Juifs, 70 000 à 75 000 Polonais, 21 000 Tsiganes, 15 000 prisonniers de guerre soviétiques, 10 000 à 15 000 détenus d'autres nationalités.
Sur les murs, étaient présentées des inscriptions des déclarations monstrueuses des Nazis et tellement humaines et émouvantes des déportés.
On pouvait y lire des propos d’un physicien SS à propos des chambres à gaz, "On entendait les cris des gens qui se débattaient pour vivre, quelques minutes" et aussi "Pour que les enfants ne mettent pas de désordre, on leur permettait d’aller à la chambre à gaz avec leurs jouets".
On pouvait aussi y lire des prières et des chants de Rabbi Moshe Haïm Lau, le père du grand rabbin Lau, qui dans le train qui l’emmenait lui et sa communauté à Treblinka, leur disait porté par la foi "Nous traversons les tourments de ce monde avec joie".
Était aussi présenté un poème de Ceylan, "La fugue de la mort", écrit à la sortie du camp où toute sa famille a été exterminée.
Ceylan disait du Nazi, "Ce n’est pas un monstre, mais c’est celui qui a choisi le mal".
On pouvait aussi lire cette citation de Primo Levi, "Un officier SS nous avait affirmé avec cynisme : il ne restera aucun souvenir de vous".
Nous devons tout faire pour que cette mémoire perdure, pour que la Shoah ne soit jamais oubliée et puisse apprendre aux hommes un peu d’humanité pour le futur.
Tous les documents présentés dans l’exposition étaient en noir et blanc, symbole d’une grande sensation de froid et de tristesse.
Le camp y était présenté vide de ses prisonniers comme si le surpeuplement à venir était inimaginable, malgré le fait que déjà l’on pressent l’horreur qui va advenir.
Seigneur, fasse que jamais ce ne soit oublié.