Le contrôleur général des lieux de privation de liberté, Jean-Marie Delarue, vient de s'en prendre à la maison d’arrêt de Mayotte, un avis indigné publié dans le très officiel Journal Officiel (non, pas le Figaro, le vrai, l'officiel quoi). Un rapport accablant : 333 % de taux d’occupation au quartier des fins de peine. Moins de 2 m2 par personne, et 5 kilos de bagages pour les détenus transférés en métropole. Une promiscuité telle que «les cours de promenade constituent de fait le seul lieu de vie supportable». Quant au sort des transsexuel(le)s, «chaque chef d’établissement pénitentiaire apprécie au cas par cas» quoi faire sur les vêtements féminins, l’accès aux soins et les cellules individuelles.
Le centre de rétention des clandestins fait également l'objet de l'ire du contrôleur. Il y a quelques années, une mission parlementaire avait déclaré que la prison Juliette-Dodu, à Saint-Denis de la Réunion, était "la honte de la République". Maintenant que notre géôle péi est fermée, et va bientôt devenir un joli centre commercial, on peut dormir tranquille. C'est les Mahorais qui se chopent la honte.
Laurelen
(Photo Julien Noël)