Daniel Morin : Absolument ! Dans l’acceptation parfaite de l’apparition et de la disparition ; apparition, disparition ; apparition, disparition… Or, la plupart du temps, quand quelque chose, humainement, nous plaît, on veut le fixer pour en faire une espèce d’absolu éternel. Ce n’est pas possible ! Et non seulement ce n’est pas possible, mais c’est impossible ! L’humain est vraiment un paradoxe. L’autre, la définition de l’autre, c’est tout ce qui n’est pas moi. On est à peu près d’accord ? Ce qui n’est pas moi, c’est l’autre. D’accord ? Ma définition de l’autre est un petit peu différente : « le Tout moins moi égal le reste ». Le reste, c’est l’autre. Quelle relation d’échange ai-je avec le reste ? Être en relation ne veut pas dire avoir les mêmes affinités pour toutes les parties. Ce n’est pas possible. Il y a des parties qui créent naturellement l’harmonie et il y a des parties, quand elles sont assemblées, qui créent naturellement la disharmonie. L’harmonie, ce n’est pas l’homme qui l’a inventée. C’est quelque chose de mathématique. Le nombre d’or : 1,618, ce n’est pas l’homme qui l’a inventé ! C’est un ensemble de proportions… Le son, le son juste, ce n’est pas l’homme qui l’a inventé ! C’est quelque chose de purement mathématique, et au-delà…
Question : Donc la plénitude est aussi dans le désagréable, dans… ?