Je feuilletais récemment le Catalogue de la Redoute. Dans la partie habillement, les mannequins Hommes et Femmes sont photographiés avec une faible profondeur de champs, ils se détachent sur un fond flou (rues, café, ..). Mais ce flou n’a pas d’apport esthétique, il n’est que technique, normatif. Pure artifice. Il ne construit pas, ne structure pas. Il est vide. L’image est transparente. Elle est marchande.
En écho de «Peinture / Photographie / Film « de Laszlo Moholy-Nagy résonne Ombre / Forme / Flou / entrelacs mirifique, trinité merveilleuse, lacis enchanteurs où passent et repassent mes photographies. Sans fin. Le flou est de l’ordre du regard. Du désir. Il doit être travaillé, ciselé. Patiné. Changer de diagramme, de distance focale, de mise au point. La matière sur laquelle il s'applique doit être choisie, repérée, étudiée, tout ne se prête pas au flou, ultime refuge de la vision.
Nous ferons taire la nuit.