Grotte Chauvet, 2 : Le débat scientifique, par Guy Jouve

Par Fihrist

Publication des pages 131 à 140 de l'ouvrage érudit et richement documenté (nombreuses photographies couleur, plus de 80 figures) de Guy Jouve, La grotte Chauvet révélée, publié à compte d'auteur, 2009.

Rappel :

Grotte Chauvet, 1 : A la conquête du record

Intervention de Guy Jouve sur Europe 1, samedi 17 juillet 2010 (à partir de la 33' minute)

Lascaux, la coiffe perdue, par Clayton Eshleman

Le débat scientifique

Une quarantaine de chercheurs de plusieurs disciplines ont mené des investigations dans la grotte. Des invités ont été conviés à la visiter : un peintre, deux sculpteurs, un anthropologue sud- africain, deux  spécialistes de la Préhistoire australienne et américaine...  Il semble seulement qu’on ait oublié les archéologues britanniques, germaniques ou  espagnols. Ils n’ont pas été associés aux travaux de recherche ni même invités, alors que plusieurs d’entre eux avaient exprimé un intérêt certain pour cette grotte, et ont donné leur opinion que nous citons ci-après.
Comme les avis formulés par l’équipe qui a effectué les travaux dans la grotte ont largement inondé les organes d’information, il nous paraît indispensable de citer les arguments scientifiques des grands spécialistes qui se sont prononcés sur les problèmes de la datation de cette grotte.


1995
C’est l’année de la publication des 30 000 ans. Dès le début, une mise en garde de l’archéologue français J. Combier (1)  qui a de la peine à croire les dates fournies par J.Clottes soient celles des dessins.  « La chronologie exacte du décor pariétal de la grotte reste évidemment mal connue  dans l’attente d’une recherche analytique approfondie et de nouvelles datations. » II compare les dessins à ceux d’autres grottes. «  Une fois encore, on a du mal à imaginer qu’avec un écart de temps plus élevé encore (il est cette fois de l’ordre de 14 millénaires), dans des contextes culturels aussi distants que peuvent l’être l’Aurignacien (Chauvet) et d’autre part le Magdalénien ancien (Lascaux) aient pu être conçues de façon totalement indépendante les mêmes figures de chevaux à sabot bouletés et crinière double ou  vaporeuse  (…), ou l’aurochs à pattes divergentes qui évoque irrésistiblement les vaches noires de la nef ou du diverticule axial de la grotte périgourdine. »
Cet avis réservé tranche avec la précipitation des arguments présentés par les défenseurs du record d’ancienneté de ces dessins.


1998
Christian Züchner, archéologue de l’université d’Erlangen en Allemagne, fut le premier, et le seul, à produire une étude détaillée du style, qui lui permettait de tirer des enseignements sur les époques de la réalisation des dessins de cette grotte. Il présenta ses observations argumentées dans une communication très remarquée à un congrès international sur l’art rupestre (2). En voici quelques extraits qui soulignent le caractère imprudent avec lequel les dates ont été fixées:
« Dans l'épilogue de l'ouvrage des découvreurs, Chauvet et ses compagnons, J. Clottes indique que l'art de la grotte Chauvet est homogène et date de l'époque solutréenne (21 000 à 17 000 BP).  Les résultats des datations au radiocarbone n'étaient pas encore  connus. Lorsque ces mesures donnèrent des dates comprises entre 30 000 BP et plus de 31000 BP, il changea d'avis radicalement et écrivit que les peintures étaient de l'époque aurignacienne, les plus anciennes du monde.  Cet avis fut repris immédiatement par les mass media du monde entier et même par bon nombre de préhistoriens, sans qu’ils fissent preuve du moindre esprit critique que doit posséder n’importe quel scientifique devant des résultats de mesures...   Ces dates sont en totale contradiction avec l'histoire de l'art préhistorique, qui, elle, utilise des critères stylistiques acceptés par les préhistoriens. Cette démarche classique se fonde sur les observations de couches stratigraphiques et la comparaison des oeuvres pariétales avec les oeuvres de l'art mobilier. Cette méthode stylistique n'est naturellement pas exempte d'erreurs, mais elle a donné de bons résultats dans l'histoire de l'art. Néanmoins, ceux qui critiquent cette méthode  l'utilisent lorsqu'ils n'en ont pas d'autre. »
C. Züchner identifie ensuite différents styles en comparant une quarantaine de dessins provenant de la grotte Chauvet avec plus de soixante dix dessins d’autres grottes. Il aboutit à la conclusion que les oeuvres de la première partie de la grotte, peintes en rouge,  proviennent pour la plupart du Gravettien, avec peut être quelques figures plus récentes appartenant au Solutréen ancien.  Les oeuvres noires, avec la représentation de la troisième dimension, et le rendu du mouvement, seraient pour la plupart du Magdalénien ancien (Badegoulien, vers 17 000 BP), mais certaines pourraient  appartenir au Solutréen final (vers 18 000 BP) et d'autres au Magdalénien plus récent  (après 15 000 BP). (Les dates notées entre parenthèses ne proviennent pas du texte de C. Züchner). 
Il soulève la question sensible: pourquoi  l'écart avec les dates obtenues par le radiocarbone est-il si important ?  Le savant suggère que même si on écarte des erreurs de datation physique et la contamination, d’autres causes peuvent intervenir. Par exemple, le bois utilisé pour les foyers et les torches  pourrait provenir d'arbres conservés pendant des millénaires dans des rivières et sous des dunes de glace avant leur utilisation. On a en effet retrouvé dans des glaciers des restes d'arbres datant de centaines de milliers d'années et qui semblent tout à fait récents.
L’universitaire termine en disant qu'il est trop tôt pour arriver à des conclusions définitives et que la grotte n'est pas la plus ancienne du monde, mais elle est, au regard de son importance, un second Lascaux.  « … mon opinion est qu'il n'y a pas assez d'arguments valables pour accepter que les magnifiques dessins et peintures de la grotte Chauvet  soient la  création de quelques remarquables artistes aurignaciens, n'ayant ni prédécesseurs ni successeurs, mais ils appartiennent principalement au Gravettien, Solutréen et haut Magdalénien   ..... L'art Aurignacien de France est limité à des vulves, quelques empreintes de pas de lions ou d'ours des cavernes et des animaux très simples. »
Un peu plus tard,  C. Züchner complètera son étude avec les représentations sexuelles qu’il attribuera au Magdalénien et non à l’Aurignacien (figure 81).  C'est-à-dire…15 000 ans plus tard.
Les avis de ce spécialiste reconnu  passèrent inaperçus en France. C’est ailleurs que se poursuivit l’examen critique de la datation.


1999
La remise en question de la datation stylistique qu’avaient entraînée les conclusions de J.Clottes fut l’objet d’un débat entre spécialistes dans les années qui suivirent. Après un réexamen des datations stylistiques comparées aux datations du radiocarbone, des universitaires espagnols  émettent les plus grandes réserves :  
Voici par exemple ce qu’expliquent R. Cacho Toca et N. Gálvez Lavin (3)  : « La situation actuelle constitue une pierre d’achoppement, divisant les chercheurs entre ceux qui intègrent ces datations dans leurs connaissances - groupe en rapide extension- et ceux qui comme nous ne les considèrent pas pour le moment comme base de discussion sur la chronologie de l’art paléolithique. Je m’explique. Les dates de la grotte Chauvet sont un cas unique (pas tant pour leur ancienneté que pour leur association à un type de figures et de compositions très complexes et stylistiquement récentes), et pour les accepter avec ce que cela implique, nous croyons nécessaire une plus grande vérification. Il conviendra d’obtenir des datations par d’autres moyens, par exemple l’Uranium-Thorium ou la Thermoluminescence et pas seulement pour les dessins noirs, mais aussi les dessins rouges et les gravures…et surtout, il conviendra de connaître les vestiges résultant des occupations humaines à l’entrée de la cavité. » 
La même année, M. Lorblanchet,  exprime sa méfiance des datations de la grotte Chauvet, dans un ouvrage sur la naissance de l’art (4) : « …les datations demandent à être confirmées et étayées par la suite de l’étude, bien entendu, l’utilisation scientifique d’une découverte de cette taille serait prématurée. » (4)


2001
Au cours d’un congrès international, des Universitaires espagnols, R. de Balbin Behrmann et  J. J. Alcolea Gonzalez, comparent les datations au radiocarbone et celles qui découlent de l’observation du style pour plusieurs grottes (5). Après avoir souligné la cohérence des résultats de ces deux méthodes de datation sur les peintures des grottes d’Altamira, d’El Castillo, de Niaux, de Cosquer, de Monedas, de Covaciella, ils arrivent aux cas litigieux:   « … À cause de tout cela, il devient difficile d’accepter en particulier le fait que l’introduction du radiocarbone dans le domaine des études de l’Art Paléolithique aurait provoqué une révolution quelconque, voire de nier la validité du schéma de l’évolution artistique proposé par Leroi-Gourhan. Ce tour d’horizon nous met en accord avec d’autres spécialistes (Moure et al..) considérant excessive (Lorblanchet, …) l’ampleur de l’écart entre les dates du radiocarbone (AMS) et la chronologie stylistique de Leroi-Gourhan. Ce fait est évident, si nous examinons les cas où les datations au moyen du C14 contredisent complètement celle-ci. Ces cas-ci se bornent aux datations de Cougnac, Chauvet-Pont- d’Arc et Las Chimeneas... Le système de datation stylistique de Leroi-Gourhan, selon nous, est toujours valide pour les cas où il est impossible de faire recours à d’autres méthodes. Il nous semble évident aussi que les résultats que l’on peut obtenir avec ce système sont satisfaisants, même s’ils n’atteignent pas le degré de précision que l’on peut obtenir avec les datations absolues. »  Confirmation là aussi : c’est la datation stylistique qui constitue le recours.


2003
Les jugements les plus précis sont portés conjointement par deux préhistoriens britanniques, P. Bahn et P. Pettit, sur la méthode utilisée par J. Clottes, qualifiée de non scientifique.
P.Bahn est un archéologue célèbre, auteur de nombreux ouvrages sur la préhistoire. Il a  traduit en anglais les ouvrages de J.M. Chauvet et de J. Clottes sur la grotte Chauvet. Il nous apprend que c’est à cette occasion que se renforcèrent ses doutes sur la validité des dates de la grotte. Au commencement, il avait accepté les dates reculées, aussi surprenantes qu’elles fussent, car elles semblaient cohérentes (des dates sous la calcite étant plus anciennes que celles au dessus) et parce qu’il a existé à la même période un art mobilier sophistiqué dans le Sud de l’Allemagne. « Mais j’étais toujours sceptique, et je suis devenu de plus en plus convaincu par les arguments du spécialiste allemand Christian Züchner, exprimés depuis le début, selon lesquels le style, le sujet et la technique de la plupart des figures de la grotte sont plus récents. »  
« Utiliser les résultats d'une seule équipe n'est tout simplement pas scientifique...  Pis, le même laboratoire est actuellement mêlé à un débat sur l'âge d'une oeuvre dans une autre grotte, Candamo en Espagne. Il data des ponctuations noires à 30 000 ans alors que le laboratoire Geochron à Cambridge (Massachussets) estima l'âge d'un second échantillon à juste la moitié de cela. Les dates trouvées devraient être publiées avec toutes les données dans des revues spécialisées. »  (d’après Oxen newsletter)
Paul Pettitt, est un éminent archéologue, de l’université de Sheffield, expert en datation. Il a travaillé au laboratoire de datation au radiocarbone d’Oxford. Sévère envers le travail effectué par l’équipe de recherche, il pointe lui aussi la fragilité des datations faites au radiocarbone, l’absence de vérification : La grotte Chauvet « est un site complexe qui a probablement été fréquenté à plusieurs époques différentes, espacées de quelques millénaires, voire de quelques dizaines de millénaires. Il mérite donc une étude scientifique sérieuse qui, à mon avis, n’a pas encore été faite. Les dates publiées proviennent d’une étude préliminaire réalisée par le laboratoire des Sciences du Climat et de l’Environnement de Gif - sur- Yvette en Ile de France.  En fait, je suis étonné que les dates annoncées pour les pigments d’art rupestre soient si facilement acceptées par les archéologues, même lorsqu’elles contredisent d’autres indices tels que le style pictural…  il faudrait maintenant un programme ambitieux de datation associant plusieurs laboratoires dans le monde. Je souhaite vraiment que les 33 000 ans annoncés pour les peintures de la grotte Chauvet soient justes. Mais aujourd’hui, on ne peut pas considérer que cette ancienneté soit démontrée. » (6)
« Paul Bahn et moi-même avons effectivement ignoré la plupart des publications sur Chauvet car elles sont trop générales. Même le premier rapport scientifique publie des dates un peu rapidement. Et, plutôt que de nous laisser juger de la fiabilité des dates, les auteurs de ces travaux nous invitent seulement à les prendre telles quelles ! Ce n'est pas une manière de travailler…  Nous n'avons aucun problème avec les dates mesurées sur le charbon de bois du sol de la grotte Chauvet. Cependant, selon nous, l'association de ce matériel et de l'art ne permet pas la datation de l'art de Chauvet... Bien que J. Clottes et H. Valladas soient sceptiques au sujet des arguments stylistiques, ils en ont néanmoins utilisé eux-mêmes, plaidant une grande ancienneté de l'art de Chauvet en raison de ses similitudes avec des sculptures du Jura souabe. Un tel raisonnement ne mène nulle part car, comme Michel Lorblanchet le note, l'homogénéité de la grotte Chauvet est illusoire. Au moins une partie de l'art est clairement plus récente et daterait de la fin du Paléolithique. » (7)
Dans la même publication, M. Lorblanchet, précise : « dans certains cas il peut être justifié de remettre en cause les datations au radiocarbone, quand elles sont en contradiction avec le contexte établi par des recherches approfondies...Ouvrir la recherche française sur l'art paléolithique est une nécessité. ».  
2007

José J. Gonzalez et Rodrigo de Balbin publient une étude détaillée (15) de la datation de la grotte Chauvet.
« Les datations C14 des stalagmites, qui recouvrent l’éboulement de l’entrée fossile de la grotte, s’échelonnent entre 5800 et 11 500 BP  et les spécialistes penchent pour un âge beaucoup plus ancien de l’éboulement subjacent par l’âge C14 des charbons, peintures et restes osseux d’animaux. Cette option est un exemple de raisonnement circulaire : la grotte a été scellée au cours du Pléniglaciaire du Würm parce que les dates de son contenu ne vont pas plus loin, bien que les datations du grand éboulement de l’entrée soient notablement plus récentes. Dans le meilleur des cas, on pourrait admettre le manque de sédiments constatés postérieurs au Pléniglaciaire, mais pas la fermeture de la grotte qui devrait se situer aux environs du 5800 BP si nous admettons, comme à l’habitude, la validité des dates de la cavité... L’activité graphique y a été possible durant la presque totalité du Paléolithique supérieur .
[...] Toutes ces réflexions nous autorisent à nuancer l’importance des données de Chauvet dans l’art rupestre Paléolithique. La singularité de la grotte française et le manque de solution des problèmes d’ensemble, telle que la possible existence d’une série de peintures antérieures aux datées, la méconnaissance de la date d’obstruction effective de la grotte, l’absence d’analyse de pigments  ou le manque de concordance chronologique entre les représentations et leur contexte archéologique, font que les dates proposées ne peuvent être utilisées comme un critère universel pour invalider les méthodes de datation stylistique, fait déjà souligné dans plusieurs travaux précédents.

Des réponses

L’équipe qui a réalisé les travaux archéologiques dans la grotte  réplique qu’aucun vestige d’époque plus récente n’a été découvert dans la grotte.  « Si l’homme a fréquenté le site à cette époque, il n’y a rien abandonné, ce qui est surprenant, compte tenu de la richesse de la décoration pariétale ! » (8)   Mais les rares objets découverts dans la grotte, comme une pointe de lance en ivoire,  n’ont pas été datés. Quelques silex ont été trouvés sur la surface du sol, mais aucune fouille n’a été effectuée dans le sol (9). De plus, ces outils ne sont pas différents de ceux qui ont été mis à jour dans la grotte magdalénienne du Colombier. Mais on doit aussi retourner l’argument, car  aucun vestige aurignacien n’a été trouvé !   Cela n’empêche pas l’équipe de proclamer : « Chauvet, la grotte ornée la mieux datée au monde. » (10)  Et déjà, une telle affirmation est étonnante: six dessins  seulement ont été datés dans la grotte Chauvet, alors que dans la grotte Cosquer leur même laboratoire a daté treize dessins ! Laquelle est la mieux datée ?


J. Clottes fournit lui-même des arguments qui desservent sa thèse. Rappelons que les records d’ancienneté qu’il défend reposent sur une hypothèse : les dates du charbon seraient les dates mêmes de la réalisation du dessin. Mais voici deux exemples où il reconnaît le contraire, c’est à dire que la date du charbon n’est pas obligatoirement celle de la réalisation du dessin :
- au sujet de la grotte Candamo, dont nous avons déjà parlé,  J.Clottes a  reconnu  qu’il peut s’écouler plusieurs millénaires avant que le bois ne soit utilisé : « … un autre échantillon peut provenir d'un arbre tombé 15 000 ans plus tôt. » (11) Cette explication  n’explique en rien le problème de Candamo, puisque les dates non concordantes proviennent des mêmes figures.

-  quant à la grotte Cosquer pour laquelle apparaît un problème semblable, il y a 8 000 ans d’écart entre deux dessins de bisons voisins et du même style, J Clottes a écrit : « Il y a donc deux explications possibles: soit les conventions stylistiques sont demeurées inchangées  pendant ce grand laps de temps ; soit, les deux bisons ont été réalisés au même moment, au cours de la phase 2, mais avec des charbons différents: certains fabriqués pour l’occasion, d’autres qui devaient traîner sur le sol et qui devaient dater de la phase 1. Contrairement à ce que l’on croit souvent, dans certaines conditions, un morceau de charbon de bois peut supporter de rester très longtemps au même endroit dans une grotte. Aujourd'hui, si je voulais, je pourrais très bien dessiner avec les charbons qui subsistent sur le sol ! Et mon dessin serait daté de l’époque du charbon ! » (12)  Ce qui est vrai pour la grotte Cosquer ne le serait pas pour la grotte Chauvet ?

Plus d’une décennie s’est écoulée depuis la découverte de la grotte. Que reste –t-il de cette révolution annoncée dans l’évolution de l’art préhistorique ?

À partir de l’année 1998, des archéologues se sont penchés sérieusement sur la problématique de ces datations ; aucun n’a confirmé les interprétations de l’équipe qui a eu le monopole des travaux à l’intérieur de la grotte et tous les contestent.  J.Clottes maintient ses positions, dans  la revue INORA qu’il dirige : « La grotte Chauvet de mieux en mieux connue et avec une indiscutable chronologie, est devenue la principale référence de l'art pariétal aurignacien. » (13) En tout cas, cela ne semble pas être l’avis des archéologues que nous avons cités. Quant aux conséquences annoncées dès 1995 : « Les notions sur l’apparition de l’art et sur son développement se trouvent bouleversées…  l’idée de millénaires nécessaires à la gestation de l’art est erronée. » (14) Eh bien, ce bouleversement n’a jamais été confirmé par aucun archéologue au cours des années qui ont suivi, la datation stylistique n’est pas remise en cause.

On a connu le succès des oeuvres romanesques telles que Cloner le Christ, Jurassic Park ou Da Vinci Code. Il ne s'agissait que de fiction et les allégations selon lesquelles la grotte Chauvet serait « la plus ancienne grotte du monde » appartiennent tout simplement à cette catégorie et non au domaine de la connaissance.

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1-  Jean Combier, Les grottes de l’Ardèche, dans Dossiers d’Archéologie  209,1995, p78-79.

2- Christian Züchner, Grotte Chauvet Archeologically Dated, dans International Rock Art Congress IRAC), Vila Real, Portugal, 1998.

3- Una odisea en el tiempo. Reflexiones sobre la definición cronológica del arte parietal paleolítico. Edades. Revista de historia, 6: 123-144. Santander, 1999, cité par C.G.Sainz (université Cantabrie).

4-  Michel Lorblanchet. La naissance de l’art : genèse de l’art préhistorique dans le monde. Errance 1999- p259.

5- Rodrigo de Balbin Behrmann , José Javier Alcolea Gonzalez, université de Alcala, Espagne. ‘ Les premiers hommes modernes de la Péninsule Ibérique’. Dans Actes du colloque de la Commission VIII de l´UISPP.   Lisbonne 2001, 45-60.

6 – Paul Pettitt, L'ancienneté de la grotte Chauvet n'est pas démontrée dans La   Recherche, 364, 2003,  p21.

7  Paul Pettitt,  Réponse, dans La   Recherche, 366, 2003.

8 - Hélène Valladas et alii, Chauvet, la grotte ornée la mieux datée du monde, dans  Dossier pour la Science, n°42, 2004, p 87.

9 – Jean-Michel Geneste, l’archéologie des vestiges matériels dans  la grotte Chauvet, dans SPF 102, 1, 2005, p141.

10 - Hélène Valladas et al, Chauvet, la grotte ornée la mieux datée du monde, dans  Dossier pour la Science, n°42,2004, 82-87.

11 – Jean Clottes  Hélène Valladas, Style, Chauvet and Radiocarbon, dans   Antiquity, Volume 77 #295, 2003, p142-145.

12 –Jean.Clottes  Romain Pigeaud, Cosquer la grotte inattendue, dans  Archéologia, 425, sept 2005.

13 - Jean Clottes  Jean-Michel.Geneste, INORA, 42, 2005.

14 -  Jean Clottes et alii. Les peintures paléolithiques de la grotte Chauvet, dans CR Académie des  Sciences, 320 IIa, 1995, p1140.

15 - J.Gonzalez, Rodrigo de Balbin,  C 14 et style la chronologie de l’art pariétal à l’heure actuelle, L’anthropologie 111, 2007, 446-451.