POUR LA PREMIÈRE FOIS EN DVD
« Nord » de Rune Denstad Langlo
Le film
3.5 out of 5 stars
Les bonus
2 out of 5 stars
LE 21 JUILLET 2010
Ce film pose plein de questions, à la fois techniques et existentielles (mais de façon très décontractée) et les réponses sont en partie fournies par les scènes coupées proposées en supplément. La réaction du public a souvent été prise en compte (il ne comprenait pas, il n’aimait pas, il s’ennuyait …) et au final on se retrouve avec un moyen métrage assez surprenant
Il raconte l’histoire d’un ancien skieur professionnel, Jomar Henriksen (Anders Baasmo Christiansen ) employé sur les pistes d’une station de ski au centre de la Norvège. Il se néglige et passe son temps à fumer, boire et, surtout, à ne rien faire.
Lorsque Lasse, qui lui a piqué sa copine , lui révèle qu’il a un fils , Jomar voit là l’occasion de sortir de son état dépressif. Commence alors un voyage à moto-neige à travers la Norvège, ponctué de rencontres loufoques et d’aventures insolites…
Ca peut faire penser par certains côtés à « Une histoire vraie » de David Lynch , ( l’histoire d’un gars qui travers les USA sur un tracteur ) mais le ton est tout autre, et la réalisation plus sommaire. Le jeune réalisateur norvégien qui signe son premier film a dit-on voulu « un road-movie délirant qui tourne volontairement en dérision une certaine tendance dépressive du cinéma norvégien contemporain. »
Cliquer ici pour voir la vidéo.
Je veux bien (je ne connais pas le cinéma norvégien sur le bout de la pellicule), mais personnellement ce qui m’a beaucoup plus dans « Nord » c’est l’ambiguïté du héros construit sur un échec et en quête d’un autre échec possible. C’est à mon avis à quoi s’attache réellement Rune Denstad Langlo, en suivant ce personnage dans son errance aussi désespérée (il perd la vue quelque temps, il chaparde et se fait tirer dessus) que les havres de paix qu’il rencontre, par le plus grand des hasards.
Le tout sur un fond dépressif, plutôt drôle et amusant, et surtout surprenant pour un spectateur peu coutumier de ces grands espaces blancs, filmés à perte de vue. Les hommes et les femmes, qui le peuplent , souvent solitaires, épousent le même rythme, la même ambiance et nous donnent à voir et à entendre une histoire extraordinaire.
Plusieurs scènes ont de quoi marquer les esprits, dont celle de la mort d’un homme au cœur d’un désert de neige ; dans sa simplicité elle est d’une extrême grandeur. Un peu à l’image du film auquel on se laisse prendre sans trop y faire attention mais la fin d’une sècheresse absolue nous ramène à la dure réalité de la fiction . De quoi perdre le nord.
Primée au Festival de Berlin en 2009 :prix FIPRESCI et le prix Europa Cinéma
19.99 €
SUPPLÉMENTS
. SCÈNES COUPÉES AVEC COMMENTAIRE AUDIO DU RÉALISATEUR (13 mn)