Auteur : Elisabeth Kostova
Editeur : Michel Lafon
Nombre de pages : 475
Auteur :
Elizabeth Johnson Kostova, née le 26 décembre 1964 à New London (Connecticut), est une écrivaine américaine connue pour son roman "L'Historienne et Drakula", traduit en 28 langues et devenu un best-seller.
Résumé:
Andrew Marlowe, psychiatre, mène une vie parfaitement organisée : il est solitaire, certes, mais ses patients et la peinture lui tiennent lieu de compagnie. Jusqu’au jour où un peintre renommé lacère une toile à la National Gallery. Marlowe tente de comprendre cet acte sacrilège, tâche d’autant plus ardue que cet artiste, devenu son patient, refuse de prononcer un seul mot. Le psychiatre n’aura pas d’autre choix que d’enquêter sur son entourage, les femmes de sa vie et, surtout, cette mystérieuse inconnue que le peintre dessine sans relâche...
Mon avis:
J'ai légèrement peiné sur la lecture de ce livre parce que j'ai trouvé le rythme assez lent et le style un peu lourd et émaillé de détails insignifiants, superflus, voire parfois un peu grotesques.
" Sa peau avait un goût piquant, le goût de l'huile d'olive extra vierge pressé à froid."
" Il a secoué tristement la tête en regardant une crotte d'oiseau collée sur le bord de la table;"
Je ne cite pas les détails les plus surprenants mais il m'est apparu étrange que Mary, la petite amie de Robert, le peintre admis en psychiatrie vienne écrire au médecin qu'elle connaît encore à peine les moindres détails de son adolescence.
Mais l'histoire reste intéressante et se déroule à la manière d'une enquête.
Je reconnais l'importance du travail de recherche de l'auteur sur la période des impressionnistes français. D'ailleurs, curieusement, le style littéraire s'enrichit lorsque l'auteur décrit les tableaux, et ses analyses sont très perspicaces et professionnelles.
" Il avait saisi l'instant de choc, d'incrédulité, l'instant où tout bascule."
Quant aux personnages, j'ai regretté qu' Andrew Marlow, le psychiatre endosse le rôle principal car je le trouve assez fade. Il s'éprend des femmes du peintre, sans grande conviction, un peu à l'image d'un transfert psychiatrique. Je n'ai pas ressenti d'émotion profonde chez cet homme, à part un désir de "se caser" à la cinquantaine.
Par contre, le caractère du peintre, Robert Oliver était riche et intéressant mais ce personnage passe rapidement au second plan, oublié dans son hôpital et son mutisme.
Bien sûr, le personnage de Béatrice de Clerval, la jeune peintre du XIX ème siècle est très romantique. Évoquée par le biais de sa correspondance avec son oncle et mentor,Olivier Vignot, elle est digne des héroïnes de Maupassant ou Flaubert. Jeune épouse, en manque de maternité, elle s'adonne à sa passion de la peinture et tombe amoureuse du vieil oncle qui révélera son talent. Il y a une très grande poésie et émotion dans l'évocation de leur rencontre charnelle.
L'enchâssement des deux histoires, celle de Béatrice au XIX ème siècle et celle, actuelle, de l'enquête du psychiatre permet de donner un rythme au récit. Le lecteur peut y voir l'évolution des romances entre personnages d'âges différents (Béatrice et Olivier, Robert ou Andrew et Mary, Henri et Aude).
Globalement, je trouve le contexte du livre sur le monde des impressionnistes bien documenté et enrichissant. La trame de l'histoire est bien construite et les explications se construisent au fil du récit. L'enquête du psychiatre donnera la raison de l'agression du peintre envers ce célèbre tableau " Léda vaincue par le cygne".
Toutefois, je n'ai pas été emportée par l'histoire, sûrement à cause du style et du manque d'intérêt pour le personnage principal, Andrew Marlow.
J'ai lu ce livre dans le cadre d'un partenariat avec Partage Lecture que je remercie, ainsi que les Éditions Michel Lafon.