Quand le réalisateur de 6e Sens laisse tomber son style pour un blockbuster d’action adapté d’un dessin animé, ça donne Le Dernier Maître de l’Air. Et ce n’est malheureusement pas ce film bancal qui va redorer l’image de M. Night Shyamalan.
Nous voilà donc emmenés de force dans un monde où 4 nations, chacune maître d’un élément (air, eau, feu, terre), sont en guerre. Un jour, un élu qui maitrisera les 4 éléments ramènerai la paix. Pas de bol, c’est aujourd’hui que cet « avatar» fait son apparition sous les traits d’un gamin sortant des glaces.
Shyamalan a donc la lourde tâche de concentrer en un film d’1h45 toute une saison du dessin animé. Forcément, ce n’est pas facile et on ressent tout de suite un gros problème dans l’histoire. Les héros vont en viennent d’un endroit à un autre toutes les 5 minutes sans qu’on ai le temps de bien cerner la géographie de cet univers, les coutumes des peuples, leur histoire, … Ce monde qui doit être passionnant à découvrir dans la série est ici survolé avec beaucoup de superficialité. On sent clairement qu’il manque un paquet de scènes qui auraient rendu le récit plus complexe mais tellement plus passionnant à suivre. Mais de toute façon, le réalisateur n’est pas aidé par ses comédiens. Que ce soient les adultes (comme Cliff Curtis qui se demande clairement ce qu’il est venu faire dans cette galère), ou les plus jeunes, ils ne sont pas aidés par les lignes de dialogues creuses au possibles. A moins que ce ne soit le manque de talent de chacun … ou même parfois les deux d’un coup (et là ça fait beaucoup!).
Alors que peut-on tirer de ce désastre en 3D ? Pas grand chose hormis quelques plans bien filmés au milieu de scènes de danse (oui, car on danse le kung-fu pour invoquer les éléments dans ce film fort spirituel!) et d’actions fluides (portées parfois par une jolie partition de James Newton Howard qui fait son possible) et surtout des effets spéciaux vraiment réussis. ILM maîtrise les éléments bien mieux que les comédiens et les manipule de manière ultra efficace.
Malgré ce dernier point, avec un univers inexploité et des acteurs marionnettes, le voyage ne prend pas et on finit par ressentir le même effet que devant le gros ratage qu’était l’adaptation du premier volet de A la Croisée des Mondes qui n’a jamais connu de suite (et ça risque d’être aussi le cas ici). Après ce Dernier Maître de l’Air fastidieux, on se demande si Shyamalan va un jour réussir à remonter la pente pour atteindre le niveau d’Incassable (peut-être serons-nous surpris de son prochain Evil ?).
PS : Merci quand même à Waytoblue de m’avoir invité à l’avant-première du film.