MissLulus en est arrivée à l'âge où invariablement elle se compare avec les autres. Ses observations sont pointues et surveillées. J'ai servi le souper à JeuneHomme avant le sien. Elle doit ranger sa chambre tandis qu'une de ses amies ne doit jamais le faire. On n'ira pas en voyage en avion cette année, d'autres le font. Elle doit vivre une semaine avec moi et une semaine avec son papa. Au parc, elle s'est fait achalé par un plus vieux. Elle se trouve pas bonne pour aider. Elle trouve que ses dessins sont moins beaux que les miens. Je lui demande de prendre sa douche alors qu'elle l'a prise la veille. Tout y passe. Vraiment.
Parfois, c'est lourd. D'autres fois, je comprends aussi. Pas facile de prendre sa place, de la faire et de l'apprécier. C'est l'histoire de toute une vie de regarder les autres et de se comparer. Trop souvent, l'herbe semble plus verte chez le voisin qu'on envie sans savoir vraiment si sa vie nous plairait tant que cela. Comment faire pour que nos enfants apprécient leur vie, avec ses hauts et ses bas? La vie en général, quoi? Parce que c'est là tout un contrat, l'un des plus grands. Donc, enseigner le plaisir à nos enfants et être reconnaissant de ce qu'on a, ça se peut? Ici, on dit que non. Moi, je crois que c'est possible. Dorénavant, je vais essayer de souligner les bons coups, plus que les erreurs. Mais aussi, noter toutes les petites choses positives de nos journées - du bouquet de fleurs ramassé ensemble au fou rire partagé devant le repas. Juste prendre le temps de s'arrêter 2 secondes pour prendre une "photographie mentale" d'un moment où on se dit "Wow!". Alors notre nouveau cri de ralliement sera "Clic Clic Wow!". Ainsi, d'une formule magique on se comprendra... Et rapidement, je le souhaite, on oubliera "ce qu'on n'a pas et que les autres ont"...