Ce livre-ci emprunte la voie du polar, celle des gangsters, celle des rappeurs, et de leur morale à deux balles : CHTOMP ! CHTOMP ! Sans doute, l’histoire est bien ficelée ; je ne sais pas encore, après avoir fermé le roman, faire la part du vrai et du faux. Personne ne meurt, personne n’est mort et tout est sorti de l’imagination d’un jeune, Karnal, qui a le goût d’écrire et qui n’hésite pas à glisser des bruitages dans son texte. On sent trop, à mon avis, le désir de faire dans le générationnel, comme on dit. Tout y est, les armes, les mères, les enfants de personne, les manies vestimentaires, la drogue, l’argent, beaucoup d’argent et certaines références cinématographiques. Et dans le deuxième chapitre, celui où le héros est embarqué dans un braquage énorme, et qu’il se trouve uniquement avec ses potes, sa langue devient ordurière ordinaire. Il retrouve une autre tonalité quand il est à nouveau seul face à lui-même. Il y a un travail sur le rythme (mais sans doute trop d’apostrophes, comme si le lecteur ne savait pas qu'un e peut être muet) et des trouvailles et des surprises. Sortant de ma lecture, j'ai l'impression d'avoir vu un film, avec un générique qui commence par la musique et s’achève par la distribution.
Hamid Jemaï écrit, slame, co-réalise des films, anime des ateliers d’écriture. Je l’ai rencontré à la Librairie L’établi, à Alfortville (94).