Magazine Culture
Je ne sais pas comment on se sent quand on à écrit une pièce de théâtre qui a remporté un grand succès.
Bien assurément.
Fier.
Je ne sais pas non plus comment on se sent quand cette pièce, tellement bonne, est adaptée au cinéma et met en vedette les mêmes interprêtes qui lui rendait justice sur scène.
Honoré, bien entendu.
Inquiet aussi surement de la version cinématographique qui pourrait peut-être faire patate, on ne sait jamais.
The Catcher in the Rye est un grand livre, entre les mauvaises mains ça aurait pu faire un film pénible.
Ben voilà! le truc c'est d'en prendre les commandes soi-même. Ça rassure. Si on se plante il n'y aura que nous à blamer.
C'est ce que Françis Veber avait fait pour Le Dîner de Cons, cette magistrale farce bien ramassée et drôlement bien interprétée par Thierry Lhermitte et feu Jacques Villeret. Il en avait signé la mise-en-scène au théâtre puis la réalisation au cinoche. Double succès.
J'ignore le feeling que l'on a quand des pays étrangers te font savoir qu'ils adorent eux aussi. Ce doit être pas mal cool. Ton succès abolit les frontières, il va au-delà du public visé, fait sauter le cadre.
Ça doit être grisant.
Encore plus grisé devez vous être quand un pays étrangers vous appelle et vous propose d'en acheter les droits. Tu dois te dire "Holà! c'est mon bébé, on ne part pas avec mon fils ainsi!". Puis en y pensant bien, en se disant que la version originale ne peut qu'en sortir bênie, on doit se dire "Bon si il me donne mon prix...".
Quand on a son prix on doit se sentir riche. Des fois très riche. Surtout quand ça vient des États-Unis et qu'ils t'ont accepté comme superviseur du contenu sur le projet. Zont le gros portefeuille là-bas et votre compte en banque peut toujours accueillir des billets. Vous n'avez jamais compris pourquoi ça ne se renouvelait pas tout seul en banque ça.
Vous commencer à écrire à deux mains. Puis s'installent deux autres paires de main. Deux autres paires de main viendront cuisiner votre oeuvre. Puis un autre cuisinier. Finalement deux dernières paires de mains viendront gosser votre produit. Votre résultat final sera le produit de 8 cerveaux.
Vous aurez à l'écran un comédien habile qui a déjà fait ses preuves en adaptant avec succès un rôle originalement britannique. Le succès ne sera franchement pas garanti mais vous vous en foutez vous êtes riche.
Vous buviez du jus d'orange bourré de vitamines C et maintenant vous savez comment produire de la sloche.
Winsheure-washeure.
Contenant le mot "wach!"