Bogota ce n'est pas juste la Candelaria, il existe aussi des quartiers
modernes, propres et bien organisés avec de grands immeubles, de larges avenues commerçantes et des coins résidentiels paisibles. Le Transmilenio, un système de transport comptant plus de 1000 bus sur voies réservées relie 114 stations sur plusieurs lignes, un peu comme un métro. Utilisé par près d'un million de personnes par jour, il reste quand même peu chaotique et s'étend à travers toute la ville.
Il y a presque dix ans, nous avions passé, Elaine et moi, 4 mois inoubliables à découvrir le sud du Mexique. Quelque part, très loin dans nos souvenirs, entre le sable blanc des Caraïbes et les ruines aztèques, il devrait s'y trouver une bonne base d'espagnol. Pourtant, devant le plan du Transmilenio et après avoir demandé notre chemin plusieurs fois, on n'a toujours aucune idée de l'autobus qu'il faut emprunter, parce qu'à chaque fois, on nous répond d'un seul souffle, à une vitesse folle, un enchaînement de mots qui se confondent entre eux. Impossible de savoir où se diriger jusqu'à ce que quelqu'un nous pointe tout simplement du doigt la direction du Portal del Norte, là où on doit prendre un autobus vers Zipaquira.
Une place centrale avec de grands palmiers, une superbe église en pierre, de petits cafés où relaxer, la ville est charmante et le rythme de vie semble beaucoup plus détendu qu'à Bogota malgré à peine un peu moins d'une heure de route qui nous sépare.
On adore l'ambiance. L'attraction principale de Zipaquira se trouve tout juste à l'extérieur du village, près de 200 mètres sous terre. La visite de la plus grosse mine de sel du pays et surtout de la cathédrale creusée par les mineurs qui semblent avoir besoin de toutes les bénédictions possibles pour accomplir un travail aussi dangereux. Un guide, qui parle heureusement anglais, nous fait découvrir le boulot de ces mineurs tout en traversant des tunnels aux parois et planchers de sel où chaque étape du parcours de la croix de Jésus est représentée par une sculpture, elle aussi de sel. Le point culminant du circuit, la cathédrale, peut accueillir jusq'à 8500 personnes pour la messe et a nécessité l'extraction de 250 000 tonnes de sel en 4 ans de métier!
Avant de rentrer à Bogota, on s'arrête dans un restaurant de poulet à la broche. Après quelques problèmes de communication, on commande la spécialité et la serveuse nous regarde d'un drôle d'air. Un poulet complet, quelques patates au four, trois bananes plantains farcies au fromage, un bouillon, des arepas, et un deux litres de coke pour faire passer le tout. On a faim, mais pas à ce point-là.
Le lendemain, on quitte Bogota vers Villa de Leyva, une ville qui, à cause de son climat doux et sec, était autrefois un lieu de retraite pour les officiers militaires, le clergé et la noblesse. Maintenant,
ce sont les touristes colombiens qui viennent profiter de l'air frais et visiter les rues pavées de pierre, les anciennes demeures recouvertes de badigeon blanc et surtout la Plaza Mayor. Avec 120m par 120m, il s'agit d'un des plus grands squares d'amérique. En son centre, rien d'autre qu'une petite fontaine qui a fourni l'eau au village pendant des centaines d'années. Tout autour, de magnifiques immeubles coloniaux et une jolie église de paroisse nous transportent vers une époque révolue. Les montagnes en arrière-plan sont tout aussi impressionnantes.
Épatés par la beauté des lieux, un vieux monsieur nous aborde gentiment pour nous proposer une chambre chez lui pour seulement 25 000 pesos. Comme tout le monde semble le connaître et qu'il nous accompagne au bureau d'information touristique pour récupérer un plan avant de nous mener à sa maison, on décide de lui faire confiance et de le suivre. On a déjà vu mieux comme chambre, mais à ce prix-là on va pouvoir en profiter pour se payer un succulent repas sur l'une des terrasses d'un ancien manoir restauré avec vue sur la plaza .
Le lendemain matin, on donne au propriétaire un billet de 50 000 pesos. Il nous souhaite un bon voyage, nous sert la main et retourne à ses occupations. Euhhh perdone senior, mais notre change s'il vous plaît? Surprise! Le tarif de la chambre est par personne. On s'obstine du mieux qu'on peut et on réussit à se faire remettre 10 000 pesos. Décidément, il est vraiment temps de se mettre à étudier plus sérieusement l'espagnol, si on veut éviter les malentendus ou les arnaques.