Rarement un film m'a mise aussi mal à l'aise pendant la vision .J'étais complètement perdue , cela allait trop vite , je n'y comprenais rien , je mélangeais les personnages , je me demandais si je ne devenais pas folle, je ne savais plus où j'étais , où j'avais garé ma voiture ; j'essayais de penser à des choses concrètes, réelles ; découragée et fatiguée je me suis assoupie plusieurs fois , façon de fuir cet enfer ... Réel , Irréel , je ne savais plus distinguer et c'est le sujet du film ...
Premières images mêlées : Cobb, (Leonardo di Caprio), évanoui, allongé sur le ventre dans l'eau d'un bord de mer avec rochers ; sur la plage deux enfants blonds qu'on voit de dos (comme on les verra tout le long du film , alors que le père voudrait voir leurs visages qu'on ne verra qu'à la fin) . Ce long rêve qu'est le film mêle des moments violents de la vie professionnelle de Cobb (extracteur d'idées qui germent dans le cerveau de concurrents) et de sa vie privée , mélange de scènes , de musiques (Piaf , à cause de Mall, -Marion Cotillard- compagne de Cobb). En fait, film-psychanalyse : les ponts qui se rompent au mauvais moment , les espaces qui se restreignent au point de craindre l'étouffement , les poursuites le long de longs corridors, les relations père-fils -le fils qui comprend que son père voulait qu'il suive sa propre voie (assez premier degré )- , les relations de couple, Mall toujours inquiète... Puis introduction d'objets mythiques pour le rêveur meneur de jeu -la petite toupie en métal- , les appareils enregistreurs , la peur d'être dévoilé , qu'on lise vos pensées qu'on vous arrache vos idées ou qu'on vous en impose... les bagarres où on ne meurt pas , les scènes en apesanteur .... Dernières images à l'aéroport , tout est apaisé , un calme réel après tout cet embrouillamini cérébral ... ouf ! un sacré talent du réalisateur .....