Ségolène Royal s'est élevée cette semaine contre les hypocrisies qui règnent dans le système de financement politique français. A moins de 24 mois de la présidentielle, il est étonnant que ce dossier ne recueille pas davantage d'attention et de propositions concrètes.
En réalité, progressivement, la vie politique française a consacré un système global de financement sur fonds publics.
Le régime de la dépense publique de communication a considérablement augmenté. Pendant le mandat, le détenteur du pouvoir de décision institutionnelle "fait campagne" sur les finances de la collectivité au fur et à mesure que la personnalisation de la communication publique s'est généralisée.
Quand la campagne électorale approche, les finances du parti sont alors mises à contribution pour mener les actions électorales au sens strict.
Le financement privé direct officiel a été progressivement exclu tant il est légalement compliqué et sans comparaison avec les montants des financements sur fonds publics.
C'est toute la compétition électorale qui est faussée. Qu'il s'agisse de la présidentielle, des élections locales ... : ce sont simplement les montants qui changent.
Le débat sur la soft money ( sorte de "caisses noires" selon des modalités diverses) n'a aucune mesure avec les enjeux de ce financement sur fonds publics.
Il est surprenant de constater qu'une ex-candidate à la présidentielle comme Ségolène Royal aujourd'hui privée par ailleurs des financements sur fonds publics d'un parti ne "mette pas les pieds dans le plat" en dénonçant un dispositif global qui casse toute égalité minimale.
L'argent n'a jamais assuré la victoire électorale. Mais l'écart excessif de financements n'ouvre pas une compétition loyale.
Une fois de plus, la vie politique française s'avère incapable de clarifier son rapport avec l'argent.
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