(C) RMN / Daniel Arnaudet***"Driss, c'est comme ça que s'appelait mon père, était un saint.Il m'en a fallu du temps pour le comprendre."
"Voilà bien un livre salutaire, inventif, amusant au sens philosophique, qui nous donne l'assurance que, malgré la noirceur des temps, la qualité humaine et la vertu humaine brillent toujours au Maghreb d'une clarté dont la vieille cité de Fès est sans contredit la plus jeune étincelle." J.M.G. Le Clézio
Editions Gallimard 2002Extrait
Illustration: Matteo Brondy (1866-1944), Marchand ambulant
Il écrit à propos de son roman: Le Fond de la jarre est assurément le livre que j’ai écrit avec le plus de jubilation. Je le portais en moi depuis longtemps, et souvent je me suis demandé si j’allais pouvoir le réaliser. Le défi était rude : comment, au vu de l’abondante littérature autobiographique d’hier et d’aujourd’hui, faire œuvre imprévue, reliant d’une part le vécu à l’Histoire et à l’état de la société, et faisant place d’autre part à l’imagination sous la surveillance bienveillante de la mémoire ? La réponse est survenue grâce au ton qui s’est imposé presque naturellement, tendrement ironique, facétieux à souhait, servi par une langue française accueillant pour l’occasion à bras ouverts ma langue natale, celle populaire de la ville de Fès. Du coup, la « comédie humaine » dont j’ai été, enfant, l’un des protagonistes, pouvait être rejouée (avec tambours et trompettes, c’est le cas de le dire) à plus d’un demi-siècle de distance, probablement pour une ultime représentation. Le Fond de la jarre en est l’enregistrement, et le « master », comme on dit en jargon technique. Alléluia, l’humanité de mes origines est ainsi sauvegardée, joyeusement !Abdellatif Laâbi
Un grand coup de coeur pour ce délicieux roman que j'ai lu ce week-end avec plaisir et jubilation!