Entretien avec Roger Wüthrich-Hasenböhler, responsable Marketing et Sales à la Division Grandes Entreprises, Swisscom

Ce n’est plus une surprise pour personne lorsqu’on entend dire que le monde est devenu une sorte de village planétaire car on a de plus en plus l’impression de vivre dans une seule et même communauté. L’interactivité des personnes et surtout l’expansion des liens d’interdépendance entre les activités facilitent les échanges de biens, de main-d’oeuvre et de connaissance. Dans un tel environnement, si la nature des activités varie considérablement d’une entreprise à l’autre, une seule réalité s’impose à toutes: le savoir-faire.

En effet, on a toujours mis en avant l’innovation comme moteur de croissance des entreprises mais sans savoir-faire toute innovation est vaine. C’est ainsi que certaines entreprises telles que Swisscom ont fait du binôme innovation savoir-faire, leur moteur de réussite. Et le contrat d’externalisation récemment signé entre CSC et UBS en est une preuve.

D’une durée de 5 ans, ce contrat d’externalisation permet à Swisscom de reprendre, sous la compétence contractuelle souveraine de CSC, une partie des services de données, de se charger de la sécurité de ces dernières et de veiller au respect de l’ensemble des dispositions légales et réglementaires.

Swisscom va également assurer la gestion et la maintenance de l’infrastructure de télécommunication existante. Pour mieux en parler, la rédaction d’actu-voip est allée à la rencontre de Roger Wüthrich-Hasenböhler, responsable Marketing et Sales à la Division Grandes Entreprises de Swisscom (Suisse) SA.

Thierry Dime On a de la peine à imaginer l’importance de ce contrat, mais ne peut-on pas dire qu’il est dans une certaine mesure la reconnaissance du savoir-faire de Swisscom?

Roger Wüthrich-Hasenböhler Un contrat d’externalisation ne fait pas dans la demi-mesure. Ce qui compte, c’est que nous fassions partie de l’aventure. Cet important client a reconnu le fait que Swisscom était capable d’apporter une contribution substantielle à un contrat d’externalisation global de grande envergure. La décision de CSC d’opter pour un modèle de partenariat avec Swisscom est certainement due à la très bonne image de notre entreprise et à sa capacité à l’épauler avec professionnalisme pour fournir les prestations en Suisse.

Thierry Dime Est-ce que ce partenariat concerne uniquement la branche Suisse d’UBS ou alors, est-ce UBS dans sa globalité?

Roger Wüthrich-Hasenböhler Dans un premier temps, Swisscom fournira les prestations en Suisse uniquement. Par la suite, des prestations globales dans le monde IP ne sont pas exclues. L’essentiel concerne donc la Suisse. Toutefois, Swisscom peut déjà accéder aux ressources existantes et à celles d’UBS qui ont été externalisées en Inde et dont CSC assure l’exploitation.

Thierry Dime Si vous avez un contrat global, quels seront vos partenaires pour fournir la prestation à l’étranger?

Roger Wüthrich-Hasenböhler Comme je l’ai déjà mentionné, Swisscom ne fournit que des prestations en Suisse dans le cadre de ce contrat (excepté les ressources en Inde indiquées plus haut). D’autres contrats d’externalisation prévoient des prestations à l’étranger, de concert avec NCR par exemple. S’agissant des offres globales à l’intention des clients suisses, nous travaillons avec plusieurs partenaires, notamment Vodafone, Verizon ou British Telecom.

Thierry Dime Pour le moment, UBS n’utilise pas encore la technologie VoIP, pensez-vous que ce soit pour des raisons de sécurité? Si tel est le cas, pensez-vous qu’il y aura une évolution vers une sécurité optimale pour la VoIP dans un futur proche?

Roger Wüthrich-Hasenböhler UBS a choisi d’adopter une stratégie de rollout VoIP agressive dans le cadre du contrat d’externalisation conclu avec CSC. La sécurité est un problème, c’est vrai. Mais la réserve dont la banque faisait preuve jusqu’ici était bien plus liée aux investissements à effectuer qu’à des raisons de sécurité. La téléphonie IP – que proposent Avaya, Cisco et d’autres prestataires – dispose aujourd’hui de normes de sécurité élevées. Le potentiel des solutions basées sur OCS (Office Communication Server) est loin d’être épuisé. C’est pourquoi elles ne sont pas encore introduites à large échelle, notamment dans le secteur financier. Des projets-pilotes sont néanmoins en phases de test un peu partout.