Rosalie Blum, I, Une impression de déjà-vu de Camille Jourdy

Par Ogresse

Bref, j'avais 30 ans, une petite vie simple, triste, sans projet...jusqu'à ce jour d'automne...

C'est là que je l'ai remarquée... l'épicière. Une impression de déjà-vu...je devais sans doute la connaître...J'avais déjà vu ce visage quelque part, je le savais...Je l'avais déjà vu ailleurs que dans cette épicerie et bien avant surtout...bien bien avant.

Le premier tome de Rosalie Blum

(Une impression de déjà-vu) met en scène Vincent Machot, coiffeur à la vie fade et aux émotions tièdes, qui sera le pivot de ce splendide feuilleton écrit et illustré par Camille Jourdy.

On y voit Vincent s'engluer dans la vie quotidienne, la météo avec les clients du salon, les repas avec une mère possessive et détraquée, sa vie amoureuse qui se délite.

Il ne se passe vraiment pas grand-chose jusqu'à sa rencontre de hasard avec Rosalie, l'épicière. De là va partir son obsession pour cette femme qu'il ne désire pas mais qui curieusement le fascine. Il la suit dans les bars, au cinéma, à ses cours de chants.

Elle commençait à faire partie de ma vie.

Triste constatation pour un jeune homme qui vit désormais la sienne par procuration, en spectateur, toujours en marge.

Une immense désespoir se dégage de ce roman graphique, une solitude palpable.

Il y a aussi beaucoup de petits bonheurs pour le lecteur: le chat de Vincent (Maaaou), les petits détails de la vie quotidienne (un bol, une barquette de framboise, un Playmobil, un jour de marché), des songes aussi drôles qu'improbables et l'insupportable Madame Machot, omniprésente, nue comme un ver ou habillée, jouant à la poupée, scénarisant la vie de son fils et la sienne dans un théâtre de guignol où il ne se produit que des accidents.

Je disais il y quelques semaines combien j'avais aimé le tome 3, je crie haut et fort aujourd'hui que ce premier volet est une petite merveille d'émotions.

A lire absolument même si vous n'êtes pas du tout BD !

La note de L'Ogresse: